Drive
« If
I drive for you, you give me a time and a place. I give you a
five-minute window, anything happens in that five minutes and I'm
yours no matter what […]. I don't carry a gun... I drive. »
« Drive »
est un film qui a failli ne jamais aboutir. Ryan Gosling (« Half
Nelson », « Fracture », « Blue Valentine »,
« Crazy,
Stupid, Love » et prochainement dans « The Ides Of
March » et « Gangster Squad ») a eu le privilège
de choisir lui-même le metteur en scènes. Il s’est tourné vers
Nicolas Winding Refn, le réalisateur de la trilogie « Pusher »,
« Bronson » et « Valhalla Rising ». Leur
première rencontre ressemblait étrangement à un premier
rendez-vous raté : des silences inconfortables, des regards
fuyants et un courant qui ne passait pas. Au terme de cette première
entrevue, Gosling, se sentant vraiment mal à l’aise, prétexte
devoir partir. Refn - qui n’a pas de voiture - demande au jeune
acteur s’il veut bien le raccompagner. Le jeune acteur, incrédule,
accepte. Sur
le chemin du retour, la radio se met à diffuser « I Can't
Fight This Feeling ». Refn entre alors en transe et se met à
pleurer et à chanter. Il se tourne vers Gosling et lui dit ses
mots : « Ça y est! C'est un film sur un gars qui roule
dans LA et qui écoute de la vieille musique. » Bref,
le film aurait très bien pu ne pas voir le jour si
‘Reo Speedwagon’ n’avait pas été diffusé à la radio ce
soir-là.
Ryan
Gosling est « the driver », un cascadeur à Hollywood qui
travaille au noir comme chauffeur de voiture. Il découvre qu'un
contrat a été mis sur sa tête après qu’un cambriolage ait mal
tourné.
Le
casting est solide : Carey Mulligan (« Pride and
Prejudice », « An Education », « Never Let Me
Go », etc) dans sa voisine de palier. Albert Brooks (« Taxi
Driver ») et Ron Perlman (« The Name Of The Rose,
« Hellboy », « Alien 4 », etc) dans les
rôles des deux méchants de service. Christina Hendricks (La série
« Mad Men », « Life As We Know It », et
bientôt dans « Detachment ») tient un second role. Ryan Gosling
quant à lui, et même s’il n’a désormais plus rien à prouver,
confirme une nouvelle fois ses talents d’acteur dans le rôle d’un
personnage peu loquace, certes, mais qui fait pratiquement passer
chaque émotion par un regard qui en dit long.
La
réalisation est à couper le souffle. Le film présente un subtil
mélange de scènes où la tension est palpable (l’intro, la scène
du prêteur sur gages, la course poursuite), de scènes de violence
extrême (l’ascenseur, la fourchette en plastique) ainsi que
de scènes déjà cultes (la scène du masque, la plage, la scène du
marteau).
Si
on devait s’arrêter là, « Drive » serait juste un
‘bon film’. Seulement, à ce tableau très positif vient
s’ajouter une bande originale sublime (‘A real Hero’ de
‘College’, ‘Oh My Love’ de ‘Riz Ortolani’, ‘Under Your
Spell’ de ‘Desire’, ‘Nightcall’ de ‘Kavinsky’, ainsi
que d’autres compositions signées Cliff Martinez) qui permet à
cette production d’accéder au statut de ‘film culte’. Avec sa
BO ‘old school’, « Drive » nous rappelle les bons
vieux films d’action des années 80.
Une belle rencontre |
Même
si le scénario peut paraître plutôt maigre, « Drive »
possède malgré tout sa propre mythologie. Ainsi, on peut facilement
établir un parallèle entre le jeune cascadeur à la veste au
scorpion, Nino - le maffieux au visage usé par le temps (Ron
Perlman) – et la fable du scorpion et de la grenouille*.
Et
si on ne divulgue jamais le nom du personnage interprété par Ryan
Gosling, ce n’est pas un hasard. Ce dernier s’affiche d’ailleurs
la plupart du temps avec un cure-dent en bouche. Cet élément n’est
pas sans rappeler la figure du bon cherchant toujours à sauver la
veuve et l’orphelin (Irène [Carey Mulligan] et son fils, dans le
film). En allant plus loin, on peut citer Clint Eastwood (le plus
souvent un cure-dent en bouche dans ses westerns) et Terence Hill,
l’acteur de « Mon Nom Est Personne ». En allant plus
loin, « Drive » rappelle étrangement « The
Driver » (1978) avec Ryan O’Neal ainsi que « To Live
And Die In L.A. » (1985), même si ces deux films présentent
une histoire quelque peu différente.
« Drive »
réunit les deux points forts du cinéma Américain contemporain:
une belle histoire d’amour ainsi que des scènes d’action
(sur)prenantes. Le film réussit un pari encore plus audacieux :
ses 100 minutes passent à vive allure! Attachez vos ceintures,
« Drive » n’a pas fini de faire parler de lui !
Note: ★★★★
Critique:
Goupil
bloody bloody bloody :-D
RépondreSupprimerliked même si un peu lent à mon goût
Il y a des scènes terribles!
RépondreSupprimerLa scène d'intro est juste parfaitement maîtrisée!
La scène de l'ascenseur est romantique.. avant de virer au gore!
C'est vrai qu'il y a peut-être des longueurs.. mais 'Drive' sent déjà le culte! Et la BO..