A Good Day To Die Hard


Bruce Willis est de retour dans son rôle le plus mythique : John McClane, le « vrai héros » par excellence, qui a le talent et la trempe de celui qui résiste jusqu’au bout.
Cette fois-ci, le flic qui ne fait pas dans la demi-mesure, est vraiment au mauvais endroit au mauvais moment après s’être rendu à Moscou pour aider son fils Jack, qu’il avait perdu de vue. Ce qu’il ignore, c’est que Jack est en réalité un agent hautement qualifié de la CIA en mission pour empêcher un vol d’armes nucléaires. Avec la mafia russe à leur poursuite et la menace d’une guerre imminente, les deux McClane vont découvrir que leurs méthodes radicalement différentes vont aussi faire d’eux des héros que rien ne peut arrêter.






Au commencement, il y avait John McTiernan, papa du Predator et roi incontesté du cinéma d’action. Avec la complicité d’un acteur inconnu sur grand écran, entendez Bruce Willis, il réalise un sommet dans le genre: Die Hard alias «Piège de Cristal». Une œuvre où tout est au superlatif. Le héros, le méchant, le récit, l’ambiance, les scènes d’action, le huis clos etc. Une réussite totale. Dans l’Histoire du cinéma d’action, il y a un avant et un après Die Hard. John McClane est né.
Fort de ce succès, la Fox commande une suite. C’est le Finlandais Renny Harlin (Cliffhanger, Deep Blue Sea, The Long Kiss Goodnight) qui vint mettre son grain de sel dans la tambouille. Clairement en déca, ce deuxième opus intitulé «58 Minutes pour Vivre» n’en reste pas moins un honnête spectacle jugé trop sévèrement par la critique à l’époque et qui, avec le temps, mérite davantage d’attention de la part des cinéphiles.
1995 signe en quelque sorte le «Retour du Roi». Après «A La Poursuite d’Octobre Rouge» et «Last Action Hero», McTiernan se décide enfin à mettre en scène «Une Journée en Enfer» (Die Hard with a Vengeance) et réussit l’exploit d’offrir un troisième épisode au moins aussi bon que le premier. Selon votre serviteur, un des meilleurs films d’action que détiennent les archives du septième art. Jusque-là la franchise faisait un sans-faute.
Et puis, il a fallu que Len Wiseman s’en mêle. Sans crier gare et tout auréolé de son carton avec le gothico-vampirique «Underworld», le réalisateur du catastrophique remake de «Total Recall» l’an dernier s’en prend méchamment à notre John McClane. Résultat: un pénultième volet désincarné. Le charme, l’humour, la brutalité, le cynisme… «Live Free or Die Hard» dénote avec la trilogie. À ce moment-là, le fan commence à émettre des réserves quant à la suite des aventures de l’antihéros. Avec le cinquième numéro, il n’y a plus de doute. L’inconditionnel le sait, la franchise Die Hard va à vau-l’eau.
Disons-le d’emblée, «A Good Day to Die Hard» est de loin le plus mauvais métrage de la saga. À tel point qu’il ferait passer le quatrième pour un chef d’œuvre du genre. On pensait avoir touché le fond avec Len Wiseman. C’était sans compter les efforts de John Moore dans la médiocrité. Le réalisateur du sombre navet «Max Payne», adaptation foireuse du jeu vidéo homonyme, a creusé la tombe de notre lieutenant de police préféré.
Rassurez-vous, l’indécrottable New-Yorkais ne meurt pas à la fin, les producteurs n’auraient pas laissé Skip Woods, le tâcheron engagé comme «scénariste», enterrer une saga aussi lucrative. Il y a juste qu’au niveau qualitatif voire même quantitatif, il ne s’y passe plus rien. Pas de rythme cardiaque. Complètement dead! Il faudrait avoir une sacrée dent contre le septième art pour oser parler de scénario dans ce film. L’histoire, tellement simple, les dialogues, si abrutissants, qu’on est étonné de voir un nom derrière la mention «Written by»  au générique. Le bon plan, Skip Woods a été payé à ne rien faire… Son scénario? Une page blanche! Il n'en faut pas plus pour que le fan fantasme sur une improbable rencontre avec le scénariste, le gun en main, et lui balancer «Yippee Ki-Yay, Motherfocker!»
Comme le récit est rachitique, le «long» métrage ne dépasse pas l’heure et demie. Un comble pour un Die Hard, là où les autres reposaient sur un relativement bon matériau de base et allongeaient les deux heures. Du coup, vous vous en doutez, la trame se résume au synopsis. Papa McClane va récupérer son fils en Russie, un rejeton mal en point car, en tant qu’espion de la CIA, il est infiltré dans une vente d’armes nucléaires. On ne vous en dira pas plus sinon on vous dévoile le seul rebondissement du film, autrement dit la fin!
Il reste que nonobstant cette absence de fond, il s’en dégage tout de même un parfum «diehardisant». Grâce au charisme inébranlable de John McClane. Un personnage modélisé par les soins de Bruce Willis. McClane, c’est une icône et Bruce l’a dans la peau. Du coup, pour les fans, c’est un plaisir de le retrouver. Le comédien aurait sans doute aimé avoir plus de matière même s’il faut reconnaître que ce dernier a l’un ou l’autre grands moments. Ne boudons pas notre plaisir, les scènes d’action sont bien burnées. D’aucuns parleront de surenchère divertissante, d’autres seront plus catégoriques et évoqueront des séquences bruyantes et débiles. L’un n’empêchant pas l’autre…
Au final, John Moore accouche d’une superproduction bodybuildée et ultra balisée dont le récit accumule les invraisemblances. Une série b volatile sans style, sans scénario, sans âme. N’est pas John McTiernan (Die Hard 1 et 3) qui veut! Las, Bruce Willis assure une interprétation au rabais même si le charme demeure. L’humour et le cynisme qui faisait tout le sel de la franchise font ici défaut. Comme l’opus précédent, celui-ci n’arrive pas au niveau de la trilogie originelle, loin s'en faut. John McTiernan, reviens!

Note: ★★
Critique: Professeur Grant

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