Le Grand Méchant Loup
Il
était une fois trois frères qui vivaient heureux. Du moins le
pensaient-ils. Un jour leur maman eut un accident. Alors Henri,
Philippe et Louis se mirent à se questionner sur le sens de leur
vie. Une grande vague de doutes pour ces quadras versaillais suffit à
leur faire entrouvrir la porte de l'interdit. Maisons de paille, en
bois, de briques et de ciment, le loup (aussi sexy soit-il)
parviendra-t-il à déloger les trois frères ?
Nicolas
Charlet et Bruno Lavaine, deux quasi-inconnus au rang des
réalisateurs conjuguent leurs forces pour pondre un film s'inspirant
du conte des trois petits cochons dans sa version moins sanguinolente
de Walt Disney.
Tout
y est ou presque : Benoît
Poelvoorde, Kad Merad et Fred Testot incarnent les trois petits
cochons. Charlotte
Lebon, Cristina Réali et Linh Dan Pham représentent conjointement la figure du
grand méchant loup. Valérie Donzelli, Léa Drucker et Zabou
Breitman interprètent quant à elles les femmes des trois frères/
petits cochons. « Presque »
car le loup - parachuté bien malgré lui dans ce film grotesque - en
oublie par où commencer. Ainsi donc il s'attaque d'abord au petit
cochon vivant dans la maison en bois, avant de s'attaquer à celui
vivant dans la maison de paille.
À l'inverse du conte, il n'est aucunement question de marmite et le
loup ne s'enfuit guère bien loin au dénouement. Mais
ne nous attachons pas aux détails, puisque ça ne semble pas être
la priorité des deux jeunes poussins à la réalisation.
Les
acteurs sont corrects. Benoît Poelvoorde remplit sa part du contrat
avec brio. Fred Testot trouve le ton juste. Charlotte Lebon (ex miss météo) est
spontanée et pétillante. Kad Merad et Zabou Breitman ont par contre
du mal à rentrer dans leurs rôles.
Là
où le conte intègre une vraie morale (seule quelqu'un se
construisant une base solide pourra faire face aux aléas de la vie),
le film transforme la locution latine « homo homini lupus »
en « mulier homini lupus » (la femme est un loup pour
l'homme). Avec cette idée saugrenue s'envole toute la portée didactique du
conte original.
Il n'est ici pas question d'un combat contre l'adversité (le loup)
ou les vicissitudes de la vie. On ne retient ici que le principe de
plaisir (les deux premiers cochons ne pensent qu'à s'amuser). La fin
du film n'est pourtant pas si prévisible puisqu'elle nous réserve
un joli twist, véritable divertissement
de la fermeture du livre qu'est cette adaptation du conte. Pour
réussir leur coup, « Nicolas et Bruno » auraient
dû toutefois distiller une véritable morale, éloignée ou non du principe
de réalité. Le film se termine ainsi sur une fin un peu
cheesy. Une
fin
où
l'on reste indéniablement sur sa faim.
Note : ★★
Critique : Goupil
Critique : Goupil
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