The Book Thief


L’histoire de Liesel, une jeune fille envoyée dans sa famille d’adoption allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend à lire avec le soutien de sa nouvelle famille, et de Max, un réfugié Juif qu’ils cachent sous leurs escaliers. Pour Liesel et Max, le pouvoir des mots ainsi que leur propre imagination vont devenir leur seule échappatoire face à la guerre.






Pour d’aucuns, c’est une révélation. Pour nous, une simple confirmation. On l’avait vue, il y a deux ans, dans le très bon «Monsieur Lazhar», long métrage québécois représentant le Canada à l’Oscar du «meilleur film étranger». A l’époque, il ne faisait aucun doute. Elle avait tout pour devenir une grande actrice. Aujourd’hui, elle tient le haut de l’affiche d’une production hollywoodienne. Bibi avait donc vu juste. Cette graine de star et nouvelle coqueluche de l’industrie cinématographique américaine, c’est Sophie Nélisse. Et, qu’on se le dise, elle est l’argument principal voire l’atout majeur de la fable humaniste «The Book Thief» - basé sur le roman écrit par l’Australien d’origine autrichienne Markus Suzak - dont elle est l’héroïne.



Au lieu d’en tirer une grande fresque romanesque sur fond de Seconde Guerre mondiale, Brian Percival, réalisateur récurrent de la série britannique acclamée «Downton Abbey», choisit de livrer un tableau, certes intime, mais aussi scolaire, sans aspérités et aux contours trop lisses. Si cette «Voleuse de livres» se révèle être un métrage plus que recommandable pour les jeunes élèves débutant le chapitre de l’occupation nazie, elle ne saura pas entièrement conquérir le cinéphile, lequel regrettera, outre son manque de rugosité, plusieurs maladresses dont certaines sont plutôt grotesques et payent un lourd tribut à l’œuvre. 

Le pire exemple étant l’abstruse linguistique employée tout au long de cette fiction. Pourquoi avoir affublé les protagonistes d’un accent anglais totalement improbable alors qu’ils sont Allemands? Pourquoi un Allemand parlera uniquement allemand et un autre seulement… anglais? Pis, pourquoi montrer un livre avec une couverture en allemand et un texte… - on vous le donne en mille – en anglais! Seriously? Bienvenue en absurdistan! La frontière entre abscons et con est ici très mince. Allons, il faut raison garder, Mr. Percival! 

Autre désappointement, une mise en scène qui sent la naphtaline. Le réalisateur, sous perfusion, semble-t-il, ne se mouille pas trop et propose une reconstitution fort classique. Son adaptation académique pâtit d’un cruel manque d’ambition et d’imagination. Si l’idée de suivre ce récit à travers le prisme de la Grande Faucheuse est brillante (le narrateur n’étant personne d’autre que la Mort), dommage qu’elle soit si peu exploitée. 


Cela dit, ces faiblesses ne doivent pas occulter les nombreuses qualités du film comme l’éclat de l’interprétation avec les talentueux Geoffrey Rush et Emily Watson ainsi que le bon équilibre trouvé quant à l’utilisation des violons. N’usant jamais du pathos comme artifice tire-larmes, «The Book Thief» est une œuvre honnête emplie de bonnes intentions. 



Note:

Critique: Professeur Grant

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