Begin Again


Gretta et son petit ami viennent de débarquer à New York City. La ville est d'autant plus magique pour les deux anglais qu'on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l'idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée de presse.
Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l'emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s'adonne à sa plus dangereuse passion : l'alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,... Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique... Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons... 





Entre deux blockbusters pétaradants, pourquoi ne pas changer d’air et se faire une toile moins bruyante et plus mélodieuse à nos délicates esgourdes? Sachez-le, chaque saison estivale possède son «feel-good movie» pouvant ramasser quelques deniers au box-office avec le statut d’outsider de la contre-programmation.

Cet été, il serait regrettable de passer à côté de «Begin Again». Une romcom sucrée où, pour une fois, la guimauve a bon goût. Si John Carney assume pleinement le statut de romance sentimentale de son film, le réalisateur à qui l’on doit «Once» en déjoue cependant les codes afin de ne jamais verser dans la mièvrerie aux situations prosaïques.

Car on aurait tort de résumer son nouveau long-métrage à une simple bluette n’appuyant que sur la corde sensible avec une horde de violons. Chronique légère sur deux âmes en peine qui se trouvent par le plus heureux des hasards, le cinéaste mélomane nous embarque dans une histoire pleine de charme et de rythmes folk portée par une palanquée d’hurluberlus savoureux qui se mettent en tête d’enregistrer un album directement dans les rues de New York. Le métrage peut d’ailleurs se voir comme une ode à la Grosse Pomme, personnage à part entière du film.

Si cette fiction est réussie, c’est grâce aux talents combinés d’une distribution aux petits oignons. Mark Ruffalo (qu’on veut absolument voir dans le costume de ce fin limier de Columbo avec son allure de chien errant à la Peter Falk!), impayable en producteur musical has been et constamment aviné, est tout simplement formidable. Le protagoniste sera sauvé d’une nouvelle dépression par Keira Knightley, artiste-compositrice nature au look tomboy qui vient de se faire larguer par sa pop-star volage de boyfriend, alias Adam Levine. Le leader du groupe Maroon 5 fait ici des premiers pas convaincants au grand écran.

L’autre atout du film: sa bande originale. A coup sûr, le soundtrack de l'été! Comédie musicale sans prétention avec de nombreuses séquences chantées, «Begin Again» est servie par de très belles compositions interprétées avec soin par Keira Knigthley. Insistons sur ce point: l'actrice, totalement crédible, pousse la chansonnette avec brio. A quand une première galette?

A l’inverse, John Carney convainc nettement moins dans sa diatribe veule du modèle capitaliste qui régit l’industrie du disque. On n’évite pas non plus quelques stéréotypes comme avec ce producteur de rap bling-bling présenté avec ses bolides, son jacuzzi et ses gardes du corps avec leurs chaînes en or aussi massif qu'eux. Merci 50 Cent au passage pour l'imagerie...

Nonobstant ces clichés, le manque d’ambition formelle et un scénario trop lisse et sans aspérités pour y adhérer totalement, «New York Melody», traduction VF sans en être une de «Begin Again», n’en reste pas moins une agréable comédie pop (en)chantée à l’énergie communicative.

Note:

Critique: Professeur Grant

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