Belles Familles


Jérôme Varenne, un homme d'affaires, vit à Shanghai depuis plus de dix ans. En voyage en Europe en compagnie de sa fiancée Chen-Lin, il profite de son passage à Paris pour voir sa famille. Lors d'un dîner catastrophique avec sa mère et son frère, il apprend que la belle demeure de son enfance, située à Ambray, n'est toujours pas vendue et que le promoteur qui l'a rachetée, Grégoire Piaggi, un vieux copain, et la mairie s'en disputent la propriété. Il décide de se rendre sur place. C'est ainsi qu'il retrouve Grégoire et fait la connaissance de la belle-fille de son père, la jeune, jolie et très impulsive Louise. De contretemps en contrariété, son séjour se prolonge...


Jean-Paul Rappeneau, réalisateur octogénaire, se fait aussi discret qu’un agnostique convaincu en plein cœur du Vatican. Cumulant un total de neuf films en 67 ans de carrière, l’homme ne donne pas dans le stakhanovisme. Peu importe pourvu que cela soit un gage de qualité. Grand habitué aux films sur la famille, JPR s’est fait une place sub sole avec des long-métrages comme ‘La Vie de Château’, ‘Les Mariés de l’an deux’ ou encore ‘Cyrano de Bergerac’. Un nouveau Rappeneau est donc en principe aussi attendu qu'un Beaujolais nouveau. ‘Belles Familles’ parvient-il à se dégager de la filmographie de Rappeneau comme un bon millésime ? Éclairage…
Avec un casting cinq étoiles, le film a tout pour plaire : Le prodigieux Mathieu Amalric, le « bankable » et non moins talentueux Gilles Lellouche, Nicole Garcia, Karin Viard, André Dussolier, Guillaume de Tonquédec - qui commence à se faire un nom - et Marine Vacth, révélation du film. Avec tous ces grands noms à l'affiche, nous nous attendions au meilleur. Au sortir de la projection, la déception est presque palpable. Point de trace de gifle sur la joue, mais une impression d'avoir perdu son temps. Le long-métrage n'est aucunement raté, mais il déçoit quelque peu. Une fois...
Pendant près de deux heures se succèdent des réactions inaccoutumées (embrassades inopportunes, la réaction des voisines de la cité, une séance chiropratique risible, etc), des répliques artificielles et des acteurs qui surjouent (et la palme est attribuée à… Guillaume de Tonquédec). Résultat, on ne s’attache pas à ces personnages. Pas la moindre empathie. Le duo de frères (joué par le tandem Amalric/ Tonquédec) est grotesque. Deux fois…
Que dire du personnage de Louise (Marine Vacth), que le réalisateur dépeint comme une ado/femme objet ne servant qu'à offrir quelques scènes pseudo-licencieuses. Un personnage plus subtil et spirituel était-il trop demander ? Consternant. Trois fois…
Ce film aux allures de vaudeville n'est cependant pas dénoué de qualités. En effet, le réalisateur dirige parfaitement son équipe d'artistes. Rappeneau offre à son film un montage énergique. (La bande-annonce est toutefois trompeuse tant il est impossible de soutenir un même rythme pendant la durée du film).

Convenu, ‘Belles Familles’ est une déconvenue. C'est presque à se demander ce que font toutes ces grosses pointures du cinéma français. Inutile de se mettre sur son trente-et-un afin de se rendre dans les salles obscures. Comme Jérôme (Amalric) qui réalise qu’il n’a pas connu son père, c’est le réalisateur – qui nous avait pourtant habitué à mieux - qu’on ne reconnaît plus. Adjugé ! 

Note: 
Critique: Goupil  

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