Passengers
Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…
Inscrit depuis des
lustres sur la « black list », soit le relevé des scenarii les plus convoités
d’Hollywood, « Passengers » propose en effet un pitch SF
imparable : alors que 5.000 passagers plongés en hibernation voyagent dans
l’espace vers une nouvelle planète, un d’entre eux (Chris Pratt, fidèle à
lui-même) est accidentellement tiré de son sommeil artificiel 90 ans trop tôt.
Condamné à errer seul dans cet immense vaisseau spatial, Jim, technicien,
décide de réveiller une belle écrivaine, Aurora, incarnée par la sculpturale
Jennifer Lawrence.
Si on commence par un
huis clos existentiel passionnant, le long métrage se mue petit à petit en
comédie romantique plus conventionnelle avant de se conclure en thriller d’action
pétri de clichés. C’est d’autant plus regrettable que tout commençait bien avec
ce cas de conscience captivant qui voit le héros condamné à mourir à bord avant
d’atteindre sa destination. S’il va essayer vaille que vaille de changer le
cours des choses, l’idée de réveiller un autre passager va s’imposer à lui
comme l’unique solution pour rompre sa solitude.
Et cette superproduction
ne fonctionnera jamais aussi bien que dans ce moment ; cette tension
génère un suspense implacable. L’angoisse mâtinée de quelques touches
humoristiques distillées par un robot-barman devenu confident (formidable
Michael Sheen) transcende cet intriguant récit de science-fiction. Les décors
futuristes somptueux et gigantesques viennent également renforcer la vacuité
existentielle et le profond désarroi vécus par le protagoniste. Une figure
héroïque un peu creuse notera au passage le cinéphile un tantinet tatillon.
La love story qui suit se
montre moins surprenante tandis que la résolution finale relève du fiasco
complet et démontre par-là le manque d’idées du réalisateur Morten Tyldum. Sa
mise en scène est à l’image de son précédent film, « The Imitation
Game » : académique et manquant de souffle cinématographique. Si le
Norvégien maîtrisait jusque-là son métrage, ce dernier se précipite dans le
dernier tiers avec un climax brouillon et foutraque. Dommage que cette
conclusion bâclée vienne gâcher un récit particulièrement efficace.
Note: ★★★
Critique: Professeur Grant
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