Wonder Woman
C'était avant qu'elle ne devienne Wonder Woman, à l'époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s'écrase sur l'île paradisiaque où elle vit, à l'abri des fracas du monde. Lorsqu'il lui raconte qu'une guerre terrible fait rage à l'autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu'elle doit enrayer la menace. En s'alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
Introduction :
super-héros en veux-tu (vraiment ?), en (re)voilà !
Les Gardiens de la
Galaxie hier, Spider-Man demain, certes, le paysage cinématographique actuel est
saturé de superheros movies, vache à
lait des majors. Mais, les studios hollywoodiens
n’en ont cure et continuent inlassablement de puiser des origin stories dans les différents catalogues de comics. Vous
reprendriez tout de même encore un peu de figures héroïques en collant
s’adonnant à des prouesses invraisemblables jusqu’à remettre en question la loi
universelle de la gravitation, non ? Comment ça non ? Et si je vous
dis que cette fois-ci, c’est une femme qui tient le haut du pavé. Diana Prince,
alias Wonder Woman herself. Tout de
suite, ça titille. Un chouïa. Pas davantage. Faut pas déconner !
Féministe,
seriously ?
Pour couper court au buzz
qui anime la toile en ce moment, affirmons-le une bonne fois pour toutes :
non, ce n’est pas un film féministe comme le prétendent certains critiques
professionnels du septième art. Le fait qu’une héroïne bad ass soit filmée par une réalisatrice, Patty Jenkins en
l’occurrence, n’a strictement rien à voir avec ce mouvement social. Qu’on se
comprenne, le métrage ne véhicule aucun message politique ou militant sur la
place des femmes en ce bas monde. Loin s’en faut ! On peut tout au plus se
réjouir de voir l’industrie cinématographique californienne se soucier davantage
de la représentation, qu’elle soit genrée ou raciale d’ailleurs, mais soyons de
bon compte, « Wonder Woman » n’a rien de féministe.
Le
DC Universe décolle… enfin ! Même si…
Enfin ! Oui, car
après un « Man of Steel » mitigé et une double ration de navets dans
l’assiette - les infâmes Batman V Superman : Dawn of Justice et Suicide
Squad pour ne pas les nommer -, le cinéphile commençait sérieusement à douter
de la viabilité du DC Extended Universe (DCU). Rassurez-vous, ce « Wonder
Woman » n’est pas l’indicible daube redoutée. Enfin… si on enlève la
dernière demi-heure foutraque, s’entend bien. En effet, si le métrage se
regarde gentiment, il n’évite pas les lourdeurs scénaristiques ainsi que les
mauvaises habitudes empruntées dans les productions précédentes du DCU. A l’image
de ce climax indigeste qui ressuscite une pâle copie de Sauron du « Lord
of The Rings » dans une bataille barnumesque qui ne fait pas l’économie de
la surenchère. On rigole au début, on se lasse au milieu, on s’énerve enfin.
2h20 :
20 minutes de trop
La réalisatrice de
« Monster » loupe complètement son final alors qu’elle avait en sa
possession toute la matière pour conclure son histoire de façon bien plus
subtile. Plutôt que la grandiloquence, la cinéaste aurait pu jouer la carte de
la finesse en sous-entendant qu’il y a un peu d’Arès en chacun de nous. Mais
non, cette dernière, sans doute stimulée par les exhortations de ce lourdaud de
Zack Snyder, également scénariste, préfère la monstration et personnifier le dieu
de la Guerre. C’est d’autant plus dommage que la confrontation entre les deux
entités divines allonge la durée d’une pellicule déjà pas mal ampoulée par son
introduction kilométrique. En coupant la « deuxième fin » et pas mal
de scènes du prologue, le film aurait non seulement gagné en rythme mais aussi
en intérêt.
Initials G.G. v Initials W.W.
Pour l’instant, le DCU
caste plutôt bien ses figures héroïques. Henry Cavill en homme d’acier, on y
croit. Ben Affleck en chauve-souris, ça fonctionne aussi - alors que toute la
toile ou presque avait craché sur lui dès l’annonce de son implication. Et
aujourd’hui, la charmante et fougueuse Gal Gadot apparaît comme une évidence
dans le bustier de Wonder Woman. Crédible, elle emporte d’emblée l’adhésion en
incarnant à merveille ce mélange de force tranquille, de crédulité et
d’innocence qui forment la psychologie du protagoniste. Grâce à l’Israélienne,
l’Amazone n’est (presque) jamais ridicule à l’écran. Il convient également de
saluer au passage le travail opéré par la chef costumière Lindy Hemming,
laquelle évite à notre héroïne d’arborer un slip bleu étoilé criard façon « stars
and stripes » en lui confectionnant une armure de guerrière. Une idée
judicieuse au regard d’un récit où la baston tient une place de choix.
C’est
bath ! Ou pas…
« Faites l’amour,
pas la guerre », clame pourtant en substance la jolie Diana tout au long
du métrage, dont la structure narrative (la mythologie rencontre la Grande
Guerre) s’avère on ne peut plus convenue. Heureusement pour le spectateur,
cette dernière jouera davantage des poings plutôt que le roulage de pelle. D’ailleurs,
les scènes d’action dépotent au rythme du thème confectionné par Junkie XL avec
l’un ou l’autre ralenti léché comme il faut. Cela émis, il convient d’émettre
quelques réserves sur les effets spéciaux : certains CGI impressionnent
tandis que d’autres sont tout bonnement hideux, à l’image des personnages
animés numériquement. Résultat : il faut déjà s’appliquer pour rester
concentré et faire fi des énormités et autres extravagances du récit mais là,
on sort inévitablement du jeu vidéo… heuuu du film. Oups ! Lapsus ?
Conclusion :
pop-corn et circenses
On ne va pas se mentir,
on est bien loin d’une révolution rafraîchissante qui ébranlerait le monde hypertestostéroné des blockbusters. Ici,
on a affaire à un pur produit sous stéroïdes calibré pour plaire à la masse
avec tout juste ce qu’il faut d’humour et d’action pour divertir le
tout-regardant pas très… regardant. « Panem et circenses » en fin de
compte. Quant au fond, avec un scénario rachitique, c’est un peu (comprendre « beaucoup »
en fait…) maigre. Pop-corn movie par
excellence, « Wonder Woman » est pétri de défauts mais, contrairement
à « Batman V Superman » et « Suicide Squad », il possède suffisamment
de qualités (le casting notamment : G.G. mais aussi Chris Pine, Robin
Wright, Connie Nielsen, David Thewlis, Saïd Taghmaoui, Ewen Bremner…) pour en
un faire un divertissement fréquentable.
Note : ★★
Critique :
Professeur Grant
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