Le Grand Soir

C'est l'histoire de deux demi-frères, incarnés par Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel. Le premier est devenu « le plus vieux punk à chien d'Europe », et le second, bon garçon et commercial plein d'avenir, tourne mal suite à son licenciement et son divorce. Les parents, propriétaires blasés d'un établissement de la chaîne La Pataterie dans une banlieue commerciale, veulent qu'ils deviennent de vrais adultes afin qu'ils s'émancipent enfin, et décident donc de leur révéler que leur père n'est pas leur géniteur biologique. Les deux héros se retrouvent ainsi à la rue et décident d'avancer droit devant eux pour un road trip en quête de liberté. Leur retour en ville se fera de façon grandiose : ils décident de déclencher « le grand soir ». 


Groland débarque dans les salles obscures. La paire déjantée Kervern-Delépine, à qui on doit les déjà très barrés Louise Michel et Mammuth, revient avec ce qu’elle sait faire de mieux: la comédie sociale cynique sans prétention. Avec Le Grand Soir, on retrouve des dialogues aberrants, des situations férocement drôles et désespérées (la scène à la fois hilarante et tragique du pendu), des acteurs sortis de leur zone de confort, une diatribe de la société de consommation et, in fine, le portrait d’une France fragilisée par la crise. Une recette qui fonctionnait déjà bien dans les précédents métrages du tandem. Les laissés-pour-compte sont cette fois-ci incarnés par Poelvoorde, à qui le costume de «plus vieux punk à chien du monde» lui sied à ravir, et Dupontel, excellent dans le petage de plomb. Ils apportent à leur personnage une sensibilité juste, jamais grossière. Un western social no future décapant sur l’aliénation du quotidien avec du véritable Didier Wampas à l’intérieur ainsi qu’une vrai Brigitte Fontaine à l’ouest comme d’accoutumée, ça ne se refuse pas!

Note: 
Critique: Professeur Grant

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