Superstar


Un anonyme devient soudain célèbre, sans savoir pourquoi.


C’est une excellente idée de départ qui permet une foison de thèmes en lien avec l’hypermédiatisation. Cette histoire kafkaïenne reprend peu ou prou celle vécue par Roberto Benigni dans To Rome With Love, le Woody Allen cuvée 2012. A savoi
r un «Monsieur Tout le monde» qui, du jour au lendemain, devient la star de la presse. L’univers médiatique n’a d’yeux que pour lui. Pourquoi cette soudaine célébrité? Telle est la question que tout le monde se pose pendant deux heures.


Comme le personnage, le spectateur en a marre de ne recevoir aucun élément de réponse. Pis, le récit fait du surplace. Pourtant, le premier quart d’heure démarre en trombe et promet un long-métrage passionnant. Mais, cette fiction s’essouffle très vite et tourne en rond. Et quand on croit que le réalisateur a trouvé un faux-fuyant permettant de rebondir vers de nouvelles thématiques afin de redonner du souffle à son métrage, c’est, au final, la désillusion. On nous sert encore et encore les mêmes scènes qui se répètent sans fin. Du coup, l’histoire stagne, on regarde sa montre, on espère un final rapide… qui n’arrive pas.
Xavier Giannoli a complètement loupé son film. Son scénario ne tient pas toutes ses promesses, les acteurs frisent avec le sur-jeu et les personnages secondaires baignent constamment dans la caricature. Quelques scènes auraient dû être coupées tant elles n’apportent rien si ce n’est des minutes de dure labeur pour le spectateur qui doit se gifler pour tenir éveillé. D’autres sont complètement ratées (celle du gymnase avec le rappeur par exemple). 
Et puis, surtout, quelle naïveté de croire que la population dans sa globalité pourrait en arriver à des comportements aussi extrêmes comme si nous étions tous drogués au buzz médiatique. Son regard porté sur le genre humain est hallucinant de bêtise et de simplisme. Il se fend en outre d’une analyse sociologique de pacotille. Giannoli n’a rien compris à la sociologie des médias et le montre sur grand écran. Il généralise et assomme le spectateur avec une psychologie de comptoir là où on aurait espéré une diatribe acerbe sur la starification, les dérives médiatiques, la télé-réalité etc. Au final, rien! On voulait un pamphlet de grande qualité, on a finalement un libelle consternant. 
Superstar n’est donc pas la critique de toutes ces émissions poubelles destinées aux «cerveaux disponibles» et non éduqués au fonctionnement des médias. Finalement, il n’engage qu’une réflexion de caniveau qui ne vaut pas plus que les programmes qu’il entend fustiger. Quand on fait le compte: longueur, caricature, généralisation, psychologie de comptoir, sur-jeu et scènes ratées, ça fait beaucoup pour un seul long-métrage. «Xavier Giannoli, vous êtes le maillon faible. Au revoir!» 

Note:
Critique: Professeur Grant

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