The Campaign

Lorsque le député chevronné Cam Brady commet une gaffe monumentale en public à l'approche des élections, un tandem de PDG milliardaires entend bien en profiter pour placer leur candidat et étendre leur influence sur leur fief, en Caroline du Nord. Leur homme n'est autre que le candide Marty Huggins qui dirige l'office du tourisme du coin. Si, au départ, Marty ne semble pas le candidat idéal, il ne tarde pas à se révéler un redoutable concurrent pour le charismatique Cam grâce à l'aide de ses bienfaiteurs, d'un directeur de campagne sans vergogne et des relations de ses parents dans la politique. Alors que le jour du scrutin approche, les deux hommes s'engagent dans un combat impitoyable : désormais, tous les coups sont permis entre Cam et Marty qui n'hésitent plus à s'insulter et à en venir aux mains dans un affrontement à mort. Car dans cet univers où la déontologie n'existe plus depuis bien longtemps, la politique prouve qu'on peut encore faire reculer les limites des pires bassesses…



Voilà que débarque dans les salles obscures une comédie bien opportuniste à l’heure où les présidentielles animent le débat dans les médias américains. The Campaign conte la rivalité entre deux candidats députés. Un affrontement à base de coup-bas et d’insultes gratuites. C’est graveleux, irrévérencieux, complètement idiot mais qu’est-ce que c’est drôle! «Moi, Député» (titre VF faisant allusion à 
Hollande) ne se prend jamais au sérieux, assume son humour potache et exploite certaines réalités sidérantes qui lui confèrent d’emblée des allures de satire cinglante: omniprésence de l’argent, l’immixtion antidémocratique des groupes financiers dans le débat politique, le tout à la communication, le show plutôt que le débat de fond, les discours répétitifs à grands renforts de promesses farfelues…


Là où le binôme délirant formé par Will Ferrell (Cam Brady) et Zach Galifianakis (Marty Huggins), en roue libre, est à son meilleur, c’est lorsqu’il tourne en dérision l’usage du spectacle dans les campagnes électorales. Le tandem s’en donne à cœur joie. Mais Jay Roach (Austin Powers, Meet The Parents/Fockers) s’appuie un peu trop sur le talent comique de ces acteurs et manque de pousser la loufoquerie encore plus loin, dans ses derniers retranchements. C’est donc un brin trop sage même si certaines scènes sont ahurissantes: en vrac le baby/dog punch, les cinq vérités des fils Huggins, la fuite de Brady après un contrôle routier etc. Nous avons compté au moins trois fou-rire général lors de la projection! Un relativement bon score pour ce gros délire débilo-politique au vitriol. Sa force: cuisiner du potache assaisonné de petites piques critiques. Qu’on se le dise, on est loin d’une œuvre pamphlétaire évidemment.
Les inconditionnels de Will Ferrell (Step Brothers, Anchorman etc.) apprécieront à coup sûr et se demanderont encore pourquoi cet acteur n’est pas reconnu en Europe tandis que les autres risquent d’être indifférents à cette débauche d’âneries. Dommage que nos communales ne soient pas aussi drôles! Pour rappel, le scrutin est programmé au 14 octobre prochain. Pensez-y! 

Note:
Critique: Professeur Grant

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