Oz: The Great and Powerful


Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences…
Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route ?





Avouons-le d’emblée, nous n’attendions pas Sam Raimi dans une telle entreprise. On avait du mal à imaginer le papa d’Evil Dead, A Simple Plan et de la trilogie Spiderman, embarqué dans un conte Disney formellement inspiré par l’Alice In Wonderland de Tim Burton. Et pourtant, au final, le réalisateur s’en sort honorablement laissant sa créativité s’exprimer tout en respectant le drastique cahier des charges imposé par le studio.
Oz the Great and Powerful est truffé d’ingéniosités. Plusieurs séquences sont à couper le souffle. Et ce, dès le début avec un générique «old school» qui capte d’emblée l’attention. Le cinéaste utilise une 3D immersive pour raconter son histoire. Un conte onirique qui commence en noir et blanc afin de marquer le passage entre le monde réel, celui d’un charlatan plus illusionniste que magicien (James Franco, irréprochable), et le pays fantastique d’Oz  avec ses décors kitch et clinquants, ses couleurs criardes et ses fameuses sorcières (Michelle Williams, Rachel Weisz et Mila Kunis, toutes les trois à l’aise dans leur costume respectif) auxquelles il sera confronté.
Un univers graphique gonflé aux effets spéciaux qui impressionne au premier regard, mais qui n’échappe pas, lors de certaines séquences, à l’aspect quelque peu factice rendu par cette tambouille estampillée 100% CGI. À tel point que, sur certaines scènes, on ressent le décalage entre le décor et les acteurs. Une artificialité certes revendiquée mais qui gênera les cinéphiles les plus à cheval sur l’harmonie entre les éléments visuels.
Le récit manque d’envergure pour faire d’Oz un classique instantané. Il ne dépasse jamais le stade de la fantaisie enfantine, de l’enchantement béat. Peu à peu, la féerie s’estompe. Car il y a une vraie carence en vitalité, en rebondissement, en inventivité. Beaucoup trop linéaire et prévisible, Oz ne s’écarte pour ainsi dire jamais des sentiers battus par Disney. On aurait apprécié quelques touches irrévérencieuses chères au metteur en scène, ci et là dans le métrage. Nenni! Tout est gentil, lisse voire niais.
Par bonheur, le final vient dynamiter une histoire qui commençait à sérieusement ronronner au deux tiers du film. Un épilogue fantastique, ingénieux, surprenant qui fortifie un long-métrage de plus de deux heures qui avait bien besoin de punch pour retrouver un tonus égaré en cours de route. Sam Raimi rend par la même occasion un bel hommage à Méliès, l’inventeur des effets spéciaux.
Magie, action, émotion, au final, le «conte est bon». Certes un tantinet en deçà des espérances, Oz the Great and Powerful reste toutefois un divertissement familial de bonne facture qui appelle à être rejoint par une voire plusieurs suites. Le réalisateur a d’ores et déjà fait part de son intention de ne pas renouveler l’expérience. À noter pour les plus mélomanes d’entre vous, la jolie partition de Danny Elfman!

Note: ★★★
Critique: Professeur Grant

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