Oblivion


2077 : Jack Harper, en station sur la planète Terre dont toute la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des siens. Sa mission touche à sa fin. Dans à peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée qu’il considère néanmoins comme son chez-lui.

Vivant et patrouillant à très haute altitude de ce qu’il reste de la Terre, la vie "céleste" de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d’un vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu’il renferme. Ressentant pour Jack une attirance et une affinité qui défient toute logique, Julia déclenche par sa présence une suite d’événements qui pousse Jack à remettre en question tout ce qu’il croyait savoir.

Ce qu’il pensait être la réalité vole en éclats quand il est confronté à certains éléments de son passé qui avaient été effacés de sa mémoire. Se découvrant une nouvelle mission, Jack est poussé à une forme d’héroïsme dont il ne se serait jamais cru capable. Le sort de l’humanité est entre les mains d’un homme qui croyait que le seul monde qu’il a connu allait bientôt être perdu à tout jamais.






Oblivion (littéralement l’oubli dans la langue de Shakespeare), c’est l’oubli de faire vivre des émotions, l’oubli d’injecter des enjeux dramatiques, l’oubli de mettre en boite des séquences mémorables, l’oubli d’intégrer des personnages secondaires intéressants, l’oubli d’insuffler au métrage un quelconque rythme ou suspense haletant, l’oubli… Alors, effectivement, Oblivion, c’est l’oubli!

En somme, une coquille vide superbement réalisée. Car, ne boudons pas notre plaisir, le rendu visuel laisse pantois avec les décors futuristes d’une blancheur immaculée, les séquences spectaculaires mettant en scène des drones, les scènes apocalyptiques d’une Terre totalement ravagée. Ebouriffant! Mais doit-on s’en étonner quand on sait que ce n’est nul autre que Joseph Kosinsky, réalisateur de Tron: Legacy, qui se trouve derrière la caméra? C’est tellement léché comme film que notre projectionniste a sorti une bobine encore toute baveuse!

Le problème, c’est que la forme est à peu près tout ce que l’on peut sauver dans cette fiction. Les rebondissements tombent comme un cheveu sur la soupe, le récit est dénué de tout enjeu émotionnel et l’univers trop peu développé. Oblivion ronronne tellement fort qu’on surprend son voisin à piquer du nez au deux tiers du métrage. Boring! Le scénario n’exploite pas assez le matériau de base. La preuve la plus frappante est la mise à l’écart des seconds rôles. On ne peut pas asserter que Morgan Freeman et Nikolaj Coster-Waldau, alias Jaime Lannister dans Game of Thrones, jouent dans ce film, loin s’en faut. Non, il serait plus juste d’affirmer que ceux-ci ont été engagés pour faire de la simple figuration. Du coup, pour la psychologie des personnages, on repassera!

Même le ménage à trois Tom Cruise-Olga Kurylenko-Andrea Riseborough ne convainc qu’à moitié. Pis, le récit s’égare dans quelques pompeuses circonvolutions mélodramatiques qui agissent comme un somnifère sur le cinéphile. Tout le monde semble s’emmerder comme un rat mort - le spectateur le premier - dans cette histoire qui manque terriblement de sève. La très bonne musique de M83 a beau donner un souffle épique aux images, rien n’y fait, l’ennui guette à chaque instant. Bref, Oblivion, c’est à oublier!

Note: ★★
Critique: Professeur Grant

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