Belle et Sébastien
Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu'à l'arrivée des Allemands. C'est la rencontre d'un enfant solitaire et d'un chien sauvage. C'est l'histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C'est l'aventure d'une amitié indéfectible. C'est le récit extraordinaire d'un enfant débrouillard et attendrissant au coeur de la Seconde Guerre mondiale. C'est l'odyssée d'un petit garçon à la recherche de sa mère, d'un vieil homme à la recherche de son passé, d'un résistant à la recherche de l'amour, d'une jeune femme en quête d'aventures, d'un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C'est la vie de Belle et Sébastien...
Suites, remakes et autres
adaptations de bandes dessinées s’enchainent dans les salles obscures. Le
cinéma français serait-il en panne d’inspiration à l’image d’Hollywood? Ou bien
serait-ce l’appel de l’argent facile? L’un n’empêchant pas l’autre. A
titre d’anecdotes, sachez que les deux cartons de 2013 dans l’hexagone sont des
transpositions de BD: 'Les Profs' - le pire navet (!) de l’année - commis par
Pierre-François Martin-Laval et 'Boule & Bill' avec Franck Dubosc.
Heureusement, sur la troisième marche du podium vient 'Les Garçons et Guillaume,
à Table' petit bijoux de comédie. Enfin un peu d’art dans cette
industrie de formatage…
Bref, avec ‘Belle et Sébastien’,
Gaumont, producteur, ne risque rien. Film de Noël par excellence, gageons que cette
histoire devrait sans trop de mal passer le cap du million d’entrées. Huilée avec plein de bons sentiments, la mécanique de la tendresse fonctionne
et devrait ravir les plus nostalgiques. Car tout y est: effets larmoyants,
douceur, humanité bienveillante, panoramas somptueux, musique prépondérante
et surtout un gamin – Sébastien - mignon et talentueux ainsi qu’une chienne –
Belle -… mignonne et talentueuse (?).
En outre, le réalisateur et
explorateur Nicolas Vanier ('Loup', 'Le Dernier Trappeur') ne trahit pas l’esprit de Cécile Aubry et sa série
des années 60 en transposant son récit durant la Seconde Guerre mondiale. Au revoir
les contrebandiers d'origine et bonjour les occupants nazis. Un contexte facile
et sans grande originalité pour dramatiser efficacement une histoire sans enjeux importants.
On se souvient que l’adaptation de ‘La Guerre des Boutons’ par Christophe
Barratier avait eu recours à ce même subterfuge mais avec un résultat final
médiocre.
Conçu pour les cynophiles et non
les cinéphiles, ‘Belle et Sébastien’ ressemble à bien des égards à une
publicité pour Royal Canin avec ses ralentis léchés sur le fameux berger des Pyrénées
gambadant gentiment sur les flancs des montagnes. Il n’y manque qu’un sample du fameux «Chi Mai» d’Ennio
Morricone.
Téléphoné et écrit à la va-vite,
en témoigne la piètre qualité des dialogues, ce métrage impersonnel ne manque toutefois
pas de souffle et propose une mise en scène enlevée. Nicolas Vanier n’a pas son
pareil pour filmer les merveilles de la nature. On a qu’une envie au sortir
de la projection: enfiler ses bottines de randonnée et partir à la conquête
des Alpes françaises.
Note: ★★
Critique: Professeur Grant
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