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The Purge
★
Avec
une idée de départ abasourdissante, tout aussi jouissive
qu’inquiétante, «The Purge», écrit et réalisé par James
DeMonaco, déjà auteur à l'origine de l'excellentissime
thriller «The Negociator» en 1998, était sans aucun
doute l’un des scenarii les plus attendus et les plus
terrifiants de 2013.
Pitch: «Dans
une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons
surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois
par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres
inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les
hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens
sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur
propre loi, sans avoir à craindre de sanctions…»
Pétrifiant!
Misant sur un casting solide avec Ethan Hawke (Gattaca) et Lena
Headey (Dredd), le film rebaptisé «American Nightmare» avait tout
pour être un must dans le cinéma de genre à tendance huis clos. Si
le métrage pose les bonnes questions politiques et morales,
l'écrivain, un poil dans la main, ne pousse pas la réflexion
au-delà de ses interrogations.
Se
reposant sur son éclat de génie, le récit part très vite en
lambeaux et l'histoire vire d’emblée au simple jeu du chat et la
souris totalement inintéressant. Banal, sans intérêt. Alors que
cette fiction aurait pu devenir une satire subtile, féroce,
corrosive, violente et percutante de la société contemporaine,
James DeMonaco n'en tire qu'une vulgaire série B aussi insignifiante
que les caricatures à la fois fades et univoques que forment les
protagonistes du film.
Au
lieu de creuser le postulat de départ, en tout point excellent,
répétons-le, le scénario ne va pas au bout de ses ambitions, bâcle
systématiquement les enjeux sociétaux et philosophiques qui en
découlent pourtant naturellement et, finalement, se délite. Le
cinéphile devra donc faire le deuil de ses attentes au niveau du
fond car la production n’élèvera jamais la qualité au-delà du
film de seconde zone au récit cousu de fil blanc.
Le
mieux qu’il puisse arriver à ce synopsis, ce n'est non pas une
suite (pourtant d'ores et déjà prévue nonobstant la médiocre
qualité de l'opus original), mais bien qu’il soit repris par un
metteur en scène de la trempe d'un Roman Polanski. On aimerait
également voir ce qu’un Paul Verhoeven, un John Carpenter ou
encore un David Fincher pourraient en tirer. Mais ceux qui
auraient sans nul doute le mieux servi un tel matériau de base
gisent en ce moment six pieds sous terre: les maîtres Alfred
Hitchcock et Stanley Kubrick.
L’argument
promettait un huis clos terrifiant et imparable, le résultat est
pathétique et à peine regardable.
Professeur
Grant
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