Her
Los
Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly (Joaquin Phoenix),
un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à
une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme
informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité
de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la
connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente,
intuitive et étonnamment drôle (Scarlett Johansson). Les besoins et
les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de
Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux...
« Sometimes
I think I have felt everything I'm ever gonna feel. And from here on
out, I'm not gonna feel anything new. Just lesser versions of what
I've already felt. »
Pinocchio
2.0, ou l'OS qui voulait devenir une vraie femme - voilà comment le film aurait pu s'intituler – non
sans risquer de rencontrer un public différent (NDLR: OS = Operating System).
'Her'
est en réalité une sorte de conte ; un récit s'articulant sur la
vie d'un certain Théodore, interprété par un Joaquin Phoenix comme
on l'aime – à cent lieues de 'The Master' et de l'expérience/ le changement de carrière mal négocié orchestré par Casey Affleck
avec 'I'm Still Here'.
Dans
la plupart des contes, il y a une quête. Cette quête, on la
comprend aisément : Trouver le bonheur dans une relation après
un mariage qui a bogué. L'objet de la quête – même si elle
n’apparaît pas visuellement – n'est autre que Scarlett
Johansson, l'OS en question. Ce qui nous
déplaît, c'est la situation finale. Là où Spike Jonze avait donné
dans le fantastique – et là où on s'attendait à le retrouver –
il se met à jour pour nous proposer une vision plus réaliste, moins
féerique. Une vision en somme presque vraisemblable. Ce reproche
n'en est pas vraiment un puisque certains verront par là une
aspiration à un cinéma plus mature. Ceci étant dit, au vu de la
bande-annonce et de l'attente générée par le film, on peut se
montrer quelque peu déçu.
- OS charge-moi la filmographie de Spike Jonze.
- Spike Jonze est un réalisateur américain né le 22 octobre 1969 aux États-Unis. Inconditionnel des docs, court-métrages, clips musicaux – qui ont d'ailleurs contribués à le rendre célèbre - on lui doit les long-métrages 'Being John Malkovich', 'Adaptation' ainsi que 'Where The Wild Things Are'.
- Merci.
Ce
que le programmeur principal cherche à faire, c'est de nous
mettre en garde vis-à-vis de notre société consumériste, où
l'individu n'a jamais été aussi distant, malgré une
hyperconnectivité qui n'est plus à démontrer. Spike Jonze accouche
d'un script bien pensé présentant un paradoxe évident : Le
métier de Théodore (pour lequel il rédige des lettres à ceux qui
ne savent plus mettre en mots leurs émotions) et sa vie sentimentale
à la dérive.
L'esthétique
du film est attrayante et la vision que le réalisateur a du futur
tient la route. Il choisit de tout montrer en montrant le minimum
(pas de marques, pas de détails). Pour cette raison, 'Her' vieillira
immanquablement bien.
Si
l'on devait remettre un prix pour les voix-off, il serait sans
l'ombre d'un doute remis à Scarlett Johansson. On ne la voit pas et
pourtant elle est bien là ! Spike Jonze a par ailleurs demandé
à Scarlett de remplacer l'actrice Samantha Morton (d'où le nom du personnage) sentant qu'il manquait un ingrédient pour faire
fonctionner l'ensemble.
Amy
Adams ('American Hustle', 'Man of Steel', 'Julie & Julia') et
Joaquin Phoenix sont sur la même longueur d'onde. Jonze aurait par
ailleurs enfermé à plusieurs reprises les deux acteurs histoire
qu'ils se lient d'amitié. On
retrouve également – et avec un plaisir non dissimulé - Rooney
Mara ('The Social Network', 'The Girl With The Dragon Tattoo') et Olivia Wilde ('Tron: Legacy'). À noter : Spike Jonze donne sa voix à l'alien dans le jeu vidéo auquel joue Théodore.
Dans
l'ombre du film qu'il aurait pu être, 'Her' n'en reste pas moins un
bon film qui ne vous laissera pas sans voix.
Note: ★★★
Critique: Goupil
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