The Amazing Spider-Man 2


Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est celui qu’il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur. Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : il est le seul à pouvoir protéger ses concitoyens new-yorkais des abominables méchants qui menacent la ville.  Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui.  Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp.








Affiches à gogo dans les abribus, panneaux panoramiques à foison sur les routes, bandes annonces à profusion dans les salles obscures, spots télévisuels en veux-tu en voilà sur les chaînes tv, publicités intempestives sur tous les sites de la toile (normal, me diriez-vous) etc., le tapage médiatique assourdissant qui tourne autour des nouvelles aventures de l'homme-araignée donne la nausée. Impossible d'y échapper, d'autant plus que la Belgique est le premier pays du monde à diffuser «The Amazing Spider-Man 2». Pour le coup, le distributeur a mis la main à la poche.

Dans une autre vie, Marc Webb  fut le génialissime réalisateur de «(500) Days of Summer», rom-com indé dont l’originalité fut mouche auprès d’une franche partie de l’aréopage cinéphile et ensuite auprès d’un plus large public. Cette guimauve sucrée «mais pas trop» réunissant Joseph Gordon-Levitt et Zooey Deschanel occupe désormais le statut de film culte et se situe en bonne place sur l’étagère «feel-good movie» de nombreuses dévédéthèques. Et comme le bon vin, l’œuvre vieillit plutôt bien.



Avec un tel talent, le metteur en scène au nom prédestiné, à qui l’ont doit également deux, trois clips vidéo du groupe Green Day, a tout de suite été courtisé par les plus grands studios hollywoodiens. Dont Sony, lequel voulait absolument rebooter la franchise «Spiderman» afin de garder les droits d’adaptation sur l’œuvre de Stan Lee, vétéran des comics sauce Marvel. Fric, quand tu nous tiens!

Une mauvaise raison qui a déboulé sur, honnêtement, un film dispensable voire superfétatoire mais relativement bien conçu. Si l’effet de répétition du récit avait de quoi jouer en sa défaveur, quelques changements bienvenus ont réussi à faire avaler la pilule aux spectateurs et à engendrer un honnête blockbuster estival avec une distribution aux petits oignons, un humour sympa et un méchant intéressant. Webb faisant même montre d’un doigté plus subtil que Sam Raimi pour raconter la passion entre Peter Parker et sa dulcinée. L’une ou l’autre modification par rapport à la trilogie d'origine comme la présence d’un lance-toiles et non plus d’une substance visqueuse secrétée par le héros (amis coquins, vous faites fausse route!) relevait de la bonne idée. La fidélité au comic book a plu aux aficionados. 

Seulement, le micro (n’exagérons rien) enthousiasme du premier opus est bien vite oublié avec la suite de cet «Amazing Spider-Man» qui n’a d’«amazing» que le titre. Ce deuxième volet ne doit son salut que grâce à l’interprétation sans faille de Jamie Foxx, alias l’électrisant Electro. Ce bad guy que l’on croit tout droit sorti des cauchemars d’Electrabel et Schneider Electric est, de fait, l’élément le plus intéressant d’une superproduction qui peine terriblement à se détacher de son carcan de déjà-vu. Marc Webb devenant de plus en plus un filmmaker, entendez un faiseur, plutôt qu’un artiste dont l’ambition est de montrer autre chose que la précédente saga.

Car, pour nous, la trilogie de Sam Raimi se suffisait largement à elle-même et ne nécessitait pas de reboot, ou alors uniquement une copie revue et corrigée par un véritable esthète à l’imagination débordante qui pouvait amener un complément tant sur les thèmes et la psychologie des personnages que sur le traitement technique et la mise en scène.

Ici, la romance est tirée en longueur et les dialogues, si pauvres, donnent la nausée. Même Andrew Garfield, en freestyle total, dénote avec l’esprit et provoque des relents disgracieux. Lui qui était si fin dans «The Social Network» dégringole ici en plein surjeu. Par ailleurs, Sam Raimi se montrait plus mature dans le traitement des enjeux moraux liés au statut de super-héros: dédoublement de la personnalité, l’incapacité d’allier responsabilité civile et amour passionnel, la gestion des pouvoirs conférés etc. Se contentant du retour peu ou prou positif du premier épisode, Marc Webb, sur ses lauriers et les pieds en éventails, galère un max à susciter ne serait-ce qu’une once d’intérêt.

Si Emma Stone s’en sort plutôt bien dans le jeu ingrat de la potiche de service qu’il faut constamment sauver, on regrette le traitement bâclé du personnage joué par Dane DeHaan, alias le Bouffon Vert, personnage crucial et emblématique de l’univers de l’homme-araignée. Quant à Paul Giamatti, une interrogation: qu’est-ce qu’il vient faire dans cette galère avec son rôle ridicule de terroriste russe et… rustre? Qui a dit pléonasme? Bande de langues de vipère! Peut-être le cachet a-t-il pu couvrir les frais de la nouvelle véranda du comédien… Who knows?

Soyons toutefois de bon compte, la production est parvenue à mettre sur pellicules de généreuses scènes d’action qui déboîtent bien. Le duel entre Spidey et Electro vaut son pesant de pop-corn et le final, bien qu’attendu, saura vous émouvoir. Les plus endurcis auront un pincement au cœur, les grandes sensibles, elles, feront monter les actions de Kleenex. Suite au prochain épisode? On dirait bien. Pourvu que ça (ne) dure…

Cote:
Critique: Professeur Grant

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