Lucy


A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.







Sujet: Luc Besson. Prénom: Luc. Au féminin: Lucie. En anglais: Lucy. Comme le célèbre australopithèque. Un parallèle insolite qui inspire au magnat de l'industrie hexagonale du film une idée farfelue de cognition supérieure selon laquelle l'être humain n'utiliserait que 10% de ses capacités cérébrales. Et s'il utilisait les 100%?



Un concept théoriquement faux mais cinématographiquement bon qui permet au Français de renouer avec la science-fiction mégalo, plus de quinze ans après son cultissime "The Fifth Element", et de mettre en scène des séquences d'épate invraisemblables mais spectaculaires. Car si l'intrigue heurte la science, elle flatte le genre du métrage d'anticipation.


Le hic, c'est que comme à l'accoutumée avec le cinéaste, on ne nage pas dans la finesse. Montage épileptique tout droit sorti des nineties, course-poursuite rythmée au nombre incalculable de bagnoles défoncées, gunfights pas très inspirées, humour con-con, violence gratuite en veux-tu en voilà, scénar' truffé d'incohérences, overdose d'effets-spéciaux etc. 

Si quelque part, on se réjouit de retrouver la patte de Luc Besson qui, quoi qu'on en dise, possède une certaine maîtrise des scènes d'action pure dopées aux amphétamines, on se retrouve quelque peu embarrassé de le voir emprunter des références high-level réunies dans un ensemble improbable. 

Ainsi, "Inception" côtoie "The Tree of Life" qui s'accoquine avec "The Matrix". Ou quand Christopher Nolan rejoint Terrence Malick, lequel prend le thé avec les frères Wachowski. D'aucuns parleront de maladresse, d'autres de petits plaisirs coupables de cinéphile. Nous répondons: l'un n'empêchant pas l'autre. 

Finalement, on se dit que Besson n'est jamais aussi bon que lorsqu'il se lance dans des récits à sa portée: "Le Grand Bleu", "Léon", "Le Cinquième Élément". Pour faire dans la répétition: au fond, le fond du problème, c'est que sans toucher le fond, il ne maîtrise pas le fond à fond. Reste donc la forme pour séduire. 

Justement, en abordant la forme, impossible de ne pas mentionner celle qui prête ses jolies courbes à notre superwoman dépourvue d'émotions: la plantureuse Scarlett Johansson. Avec "Lucy", elle rejoint le panthéon des héroïnes "bessoniennes" au sommet duquel Nikita, Mathilda et Leeloo se crêpent le chignon. 


Convaincante sans être extraordinaire, l'actrice stakhanoviste (elle a enchaîné "Don Jon", "Her", "Captain America 2", "Under The Skin", "Lucy", "Chef" en six mois) se plonge corps et âme dans cette intrigue fantaisiste qui ne demandera pas au spectateur de solliciter davantage que 0,00000 (mettez-en encore plusieurs) 01% de ses capacités cérébrales.


Note:

Critique: Professeur Grant

Commentaires

Articles les plus consultés