The Expendables 3


Barney, Christmas et le reste de l’équipe affrontent Conrad Stonebanks, qui fut autrefois le fondateur des Expendables avec Barney. Stonebanks devint par la suite un redoutable trafiquant d’armes, que Barney fut obligé d’abattre… Du moins, c’est ce qu’il croyait. 
Ayant échappé à la mort, Stonebanks a maintenant pour seul objectif d’éliminer l’équipe des Expendables. Mais Barney a d’autres plans... Il décide d’apporter du sang neuf à son unité spéciale et d’engager de nouveaux équipiers plus jeunes, plus vifs et plus calés en nouvelles technologies. Cette mission se révèle rapidement un choc des cultures et des générations, entre adeptes de la vieille école et experts high-tech. 
Les Expendables vont livrer leur bataille la plus explosive et la plus personnelle…






Salut Les Musclés, le retour! On prend les mêmes has-been et on recommence. La gérontocratie Expendables revient donc faire du culturisme dans les salles obscures, deux ans après qu’un dénommé Jean Vilain (!), alias Jean-Claude Van Damme, ait semé le trouble dans cette équipe de mercenaires bodybuildés. Comme d’hab’, sainte orgie de testostérone et nostalgie d’un certain cinéma d’action «con mais bon», comme le dit la formule consacrée, sont les ingrédients principaux d’un grand huit pyrotechnique où, à l'instar des deux autres rounds, le scénario est purement anecdotique, prétexte à d’improbables séquences de feu d’artifice.

Enchaînant le meilleur (l’évasion de l’introduction) comme le pire (la guérilla urbaine de la conclusion), ce nouvel opus souffre surtout d’un manque de fraîcheur. L’acteur-auteur-producteur Sylvester Stallone, 68 printemps, s’est reposé sur ses lauriers et nous sert exactement le même cocktail quitte à tuer le spectateur par overdose. D’ailleurs, le final tiré en longueur vous assommera à coup sûr. Rien de neuf, rien d’original, rien de mémorable à épingler cette fois-ci. La formule vintage est devenue bien trop mécanique et attendue. La routine s’installe et l’ennui guette à la porte. Juste une troisième pétarade répétitive sans trop de saveur. 


Même du côté de la mise en scène, on ne peut pas dire qu’il y ait quoi que ce soit à se mettre sous la dent. Surtout si on compare ce pétard mouillé à la grosse claque de l’année, «The Raid 2». Mais le jeune réalisateur Patrick Hughes ne peut être tenu entièrement responsable de cette déroute. L’Australien est sauvé du bûcher grâce à quelques circonstances atténuantes. Explications. La production lui a imposé un classement «PG-13». Traduction: déconseillé au moins de treize ans. Soit l’obligation pour le cinéaste de livrer un film quasi familial sans effusion d’hémoglobine, dépouillé de toute scène explicitement violente. Autrement dit, sans le sel qui a construit la réputation de la franchise. Et là, on crie tous en cœur: WHAT THE F… !!! Pour rappel, les deux premiers épisodes avaient été classés «Rated-R», c’est-à-dire interdit au moins de dix-sept ans. Ou quand «The Expendables» devient une saga pour fiottes… Bref, pas folichon tout ça. 

Pourtant, Sly a bien tenté d’ajouter quelques nouveautés pour espérer se détacher du déjà-vu. Ainsi, le récit rajeunit ses cadres et convoque une nouvelle équipe de jeunots, histoire de rallier la génération Y au style «old school». Mais là, c’est l’erreur de casting qui plombe le métrage. Les recrues Kellan Lutz (inconnu au bataillon), Ronda Rousey (c’est qui elle? Dégage!) et autres Victor Ortiz (mais bordel c’est qui ce con?) n’ont pas le tiers du quart de la moitié du charisme des Stallone, Statham et Schwarzy au début de leur carrière. Navrant! Et pourquoi pas l’autre histrion de Robert Pattinson tant qu’on y est ? Il va être beau l’avenir du cinéma d’action bourrin… 

Les producteurs ont également convié de nouvelles gueules afin de justifier ce troisième volet aux yeux des spectateurs avec un argument marketing imparable. Ainsi, après des années d’absence, on se réjouit de revoir Wesley Snipes (impossible de retenir une larmichette au coin de l’œil en repensant à «Demolition Man» qui le voyait affronter Rocky), véritable surprise du film. L’acteur, en roue libre, n’a rien perdu de son plaisir à jouer devant la caméra. On espère le revoir très vite dans d’autres productions, de qualité si possible, et non dans ces nanars qui sortent à la pelle sur le marché de la vidéo. 

Autre bonne pioche, Mel Gibson, à nouveau convaincant dans le rôle du bad guy sans scrupule après avoir joué les méchants l'année dernière dans «Machete Kills» de Robert Rodriguez. Même Harrison Ford s’invite à cette boom-party des papys durs à cuire. Indiana Jones n’ayant aucun mal à prendre sa place dans cette escouade de casse-cous. A ses côtés, Antonio Banderas, aux antipodes du Mariachi, cabotine joyeusement en héritant du rigolo de service. «Le Chat Potté, sors de ce corps!» Quant à Bruce Willis, trop gourmand en termes salariaux, il a été prié par l’Etalon italien de retourner s’amuser dans ses «Die Hard». 

L’humour, autre ingrédient indispensable de cette saga, a heureusement répondu à l’appel. Ainsi, comme à l’accoutumée, Stallone n’hésite pas à lier l’histoire personnelle de ses anciennes gloires avec le pseudo récit, ce qui nous vaut des dialogues particulièrement savoureux. Morceau choisi: Snipes qui se retrouve en prison pour… fraude fiscale. Toute ressemblance avec ses récents déboires judiciaires étant purement fortuite. Bien évidemment! Quelques punchlines bien senties valent également le détour comme notre John Rambo balançant en fin de baston «I am La Haye» en référence à la Cour internationale de justice. Délectable! 

Au final, cette nouvelle réunion de famille de nos action men favoris se laisse regarder sans trop de mal; les Musclés se contentant de faire ce dans quoi ils excellent: la guerre. Mais pour le numéro 4, il va falloir proposer autre chose qu’un simple revival d’un actionner à l’ancienne sous peine d’enterrer définitivement la franchise. Car au sortir de la projection, ce blockbuster, aussi honnête soit-il, laisse une impression mitigée. Comme si on s’était baladé dans un musée de cire où l’on a tenté vaille que vaille de faire revivre un genre révolu issu d’un passé glorieux. En vain. Et si la production engageait un véritable scénariste/réalisateur la prochaine fois ? 

Note:
Critique: Professeur Grant

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