Jupiter Ascending


Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n'a d'autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n'est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l'attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d'un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l'équilibre du cosmos…




Capables du meilleur (The Matrix) comme du pire (Speed Racer), les Wachowski signent leur come-back dans les salles obscures avec une véritable daube intersidérale. Nom de code de l’anomalie en question: «Jupiter Ascending». Soit un space opera ringard, chamarré et foutraque qui emprunte autant aux classiques de la science-fiction (les sagas intouchables «Star Wars» et «Star Trek» sont pompées ad libitum) qu’aux jeux vidéo et aux mangas. Un «bad trip» visuel aussi moche que nigaud.


Au sortir de l’avant-première lundi dernier, le résultat était sans appel auprès de la majorité des spectateurs présents: un gloubi-boulga indigeste où le mauvais goût règne en maître. Il n’y a strictement rien d’original à chercher dans ce navet interstellaire pas du tout à la hauteur de ses ambitions. Et il n’y a rien à sauver non plus. Après quinze minutes, on a comme la méchante impression d’avoir déjà subi trois heures de métrage. On ne quittera jamais ce désagréable sentiment. Pour rappel, le film dure deux heures… 


Disons-le tout de go, on s’emmerde ferme. L’histoire - imaginée par les Wachowski themselves - de cette Cendrillon passée maître dans l’art du récurage de chiottes devenue soudainement reine des étoiles ne nous a guère passionnés (!) Tout est appuyé voire forcé. Le surjeu des acteurs, la musique - composée avant le tournage! - constamment dans l’emphase au point d’en avoir la migraine, les effets spéciaux kitch… Et quand notre tandem de cinéastes se met à l’humour, on baigne dans le bien lourd qui tache. Bien mal lui en a pris! 


Et on ne vous parle même pas des dialogues sibyllins con-con ou du maquillage ridicule de Channing Tatum dont le charisme équivaut à celui d’une loutre… ou d’une huitre, c’est selon. On ne saisit même pas le caméo de Terry Gilliam tant le film n’a rien à voir avec son cinéma. On le répète car on ne voudrait surtout pas que vous perdiez votre argent, ni votre temps d’ailleurs, rien, strictement rien, absolument rien, rigoureusement rien, blablabla RIEN… ne fonctionne! A bon entendeur… 


Pourtant pas des manches dans l’art de la mise en scène, Andy et Lana (anciennement Larry – monsieur voulait qu’on l’appelle madame) se vautrent totalement dans une réalisation épileptique et brouillonne. Les généreuses scènes d’action sont d’ailleurs des supplices pour les pupilles. En substance, «Jupiter Ascending», c’est une débâcle artistique, une véritable catastrophe industrielle chiffrée à 175 millions de dollars! Préférez, de loin, mais alors de très loin, (re)voir «Cloud Atlas» des mêmes réalisateurs (co-signé avec Tom Tykwer). 

Ps(poiler): Mais le pire dans tout ça, c'est que le personnage campé par Sean Bean ne meurt pas dans le film. Un crève-cœur pour tous les fans de l'acteur britannique qui s'imaginaient déjà le voir trépasser de la plus cruelle des manières... 

Note:
Critique: Professeur Grant

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