Chappie







Dans un futur proche, le crime est réprimé de manière tyrannique par des forces de police robotisées. Une révolte est sur le point d'éclater. 

Lorsqu'un droïde de la police est volé et reprogrammé, il devient le premier robot à ressentir les choses et à penser. Aux yeux des autorités, Chappie représente un danger pour l'humanité. Des forces de destruction puissantes mettront tout en oeuvre pour s'assurer que ce robot doté d'une conscience soit le dernier de son espèce.







En 2009, l’inconnu Neill Blomkamp avait frappé très fort avec son premier et très inspiré long métrage «District 9». Produit pour presque rien, le réalisateur proposait autant un blockbuster visuellement bluffant qu’un film d’auteur au message puissant. Souvenez-vous des nombreux parallèles avec la propre histoire de l’Afrique du Sud durant l’Apartheid. Depuis, le jeune cinéaste a livré dans les salles obscures le bancal «Elysium», divertissement estival décevant avec Matt Damon. Suite aux nombreux retours de manivelle (critiques désastreuses, déconfiture au box-office, reniement des fans…), Blomkamp est retourné dans son pays natal pour y tourner «Chappie», le récit d’un robot-policier pourvu de conscience qui est pris en charge par des scélérats de Johannesburg. 



Entendons-nous, le film ne nous a pas convaincu. A force de booster son métrage avec un montage épileptique de séquences d’action, par ailleurs, très mal fagotées, le metteur en scène ne parvient jamais à installer ne serait-ce qu’une once d’ambiance. Ce qu’il gagne en rythme et en nervosité, ce dernier le perd en cohérence et en atmosphère. Cette négligence a pour corollaire qu’on ne s’attache à aucun personnage, pas même au bien nommé Chappie. En sus, pour ne rien arranger, la production a eu la bonne idée de faire appel aux calamités Ninja et Yo-Landi Visser du groupe musical Die Antword pour interpréter les malfrats de Jo’burg… Des fripouilles aussi ridicules que la coupe de cheveux de Hugh Jackman, piètre «vilain pas beau» de l’intrigue. 


Fer de lance de la scène indé sud-africaine, le couple «à la vie comme à l’écran» n’aurait jamais dû quitter les backstages. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le style du tandem, leur présence en haut de l’affiche empuantit le film et empeste l’argument marketing à plein nez. «Venez voir le premier film de Die Antword», scandent des producteurs peu scrupuleux et avides de pépètes. Avec une interprétation niveau… caniveau, tout réalisateur un brin sensé devrait se dire que «Chappie» constitue surtout la dernière apparition du duo de chanteurs sur le grand écran. Le malaise du spectateur se poursuit lorsqu’il se rend compte finalement que la bande-son n’est autre qu’une publicité subliminale pour la discographie de la formation rap-rave. Le septième art est décidément bien loin. 

S’il y a bien l’une ou l’autre qualité à épingler comme, au hasard, des effets spéciaux dès plus réalistes, les nombreuses faiblesses d’un scénario particulièrement manichéen finissent par tuer tout intérêt. En vrac: humour pas drôle, scènes mielleuses, personnages simplistes, messages philosophiques maladroits, incohérences… Bref, «Chappie» ne tient pas ses promesses. Pour un film sur l’intelligence artificielle, force est de constater qu’il s’avère plus artificiel qu’intelligent. Il ne reste plus qu’au cinéphile d’espérer un sursaut de la part du réalisateur qui s’en va prochainement shooter un nouvel épisode de la saga «Alien». 

Note: 
Critique: Professeur Grant

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