The Second Best Exotic Marigold Hotel


Maintenant que l’hôtel Marigold affiche complet, ses directeurs, Muriel Donnelly et Sonny Kapoor songent à l’agrandir. Ils ont justement trouvé l’endroit idéal pour ouvrir un deuxième établissement. Tandis que le projet avance, Evelyn et Douglas qui travaillent désormais à Jaipur, se demandent où leurs rendez-vous réguliers autour des délices de la cuisine indienne vont les mener. Norman et Carole essaient de maîtriser les difficultés d’une relation exclusive, et Madge hésite entre deux prétendants aussi intéressants l’un que l’autre. Récemment arrivé, Guy Chambers trouve sa muse en la personne de Mme Kapoor la mère de Sonny, pour écrire son nouveau roman. Sonny doit très bientôt épouser Sunaina, l’amour de sa vie mais il est de plus en plus absorbé par le nouveau projet d’hôtel, qui exige tout son temps… Seule Muriel pourrait peut-être avoir des réponses : personne n’a de secret pour elle. Alors que le grand jour approche, l’ivresse de la préparation d’un mariage traditionnel indien s’empare de tout le monde…






Nous ne sommes pas gérontophiles mais cette petite bande de vieux-là, on les kiff! Nous avions écrit tellement de bien sur «The Best Exotic Marigold Hotel» à sa sortie, en 2012, qu’il nous était impossible de louper sa suite titrée judicieusement... «The Second Best Exotic Marigold Hotel», traduit pathétiquement en franglais «Indian Palace - Suite Royale». Quel ne fut pas alors notre désappointement au sortir de la projection! On le martelait, s’il y avait bien un film qui n’avait pas besoin de «sequel», c’est bien celui-là. Mais carton au box-office oblige, les nababs de la Fox n'en ont eu cure et ont tout simplement décidé de mettre en chantier un nouvel épisode, toujours avec John Madden aux commandes. 

Une poule aux œufs d’or pour les producteurs, une fausse bonne idée pour les spectateurs. Car, comme redouté, on nous balance une resucée de l’original en cent fois moins… original. Il suffit de lire le pitch pour s’en convaincre. L’idée de base des scénaristes? Un total manque d’inspiration. Voyez plutôt: le jeune propriétaire indien Sonny (le freestyler Dev Patel, en roue libre, qui en fait donc des caisses) décide d’étendre son business en voulant ouvrir une deuxième résidence pour seniors. Pour cela, celui-ci est en contact avec des investisseurs qui ont engagé un évaluateur pour juger de la rentabilité du projet. Le problème, c’est que cet homme viendra estimer l’affaire incognito.

Mouais. Le hic, c’est que ce - déjà - maigre fil rouge est très vite délaissé au profit d’une kyrielle d’historiettes connexes sans aucun intérêt. Ainsi, chaque personnage a droit à sa propre petite sous-intrigue insignifiante. L’ensemble forme un récit choral banal qui s’éparpille dans tous les sens. Le tout étant, en outre, maladroitement agencé par un montage somme toute chaotique. Gourmands, les scénaristes ont également greffé à ces trop nombreuses trames les préparatifs du mariage du protagoniste. Ce qui nous vaut des séquences mille fois vues au cinéma. Quant au rendu kitsch façon Bollywood, il tombe comme un cheveu sur la soupe.

Écrivons-le sans détour, on ne quittera jamais le banal, le quelconque. En sus, le suspense ne fonctionne jamais tant les chutes sont prévisibles. On a rarement vu un scénario aussi téléphoné. Nonobstant les épices de mise en scène, tout ce que l’on nous sert s’avère terriblement fade. On regarde les aiguilles de notre montre tourner inlassablement - pour ne pas dire qu’on s’emm… ferme - durant ces deux très longues heures. Par ailleurs, là où le premier volet nous épargnait de justesse le trop-plein de bons sentiments, ici, on n’évite pas la douche de niaiserie. Le métrage s'enlisant dans l’écœurante guimauve dans sa deuxième partie.

In fine, heureusement que les personnages sont bien croqués et qu'ils prennent vie grâce à ce qui se fait de mieux dans la crème de la crème anglaise sinon ce serait le fiasco intégral. La qualité de la distribution (peu ou prou le même casting que l’original, soit l’exquise Maggie Smith, la talentueuse Judi Dench, le charmant Bill Nighy ainsi que le nouveau venu américain de la bande en la personne de Richard Gere) et un humour so british qui fait mouche permettent de tenir jusqu’à un générique de fin qui vient délivrer que trop tardivement le cinéphile de son insondable ennui.

En substance: une suite interminable et totalement dispensable. Notre conseil? Mieux vaut revoir l’original!

Note: 
Critique: Professeur Grant

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