Avengers: Age of Ultron



Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine.
Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…








C’est ce qui s’appelle faire le grand écart. Après l’avant-première d’un petit film d’auteur belge intimiste avec «Tous les chats sont gris» dont le budget équivaut au prix d’un paquet de bonbons Haribo, place au premier blockbuster pétaradant de la saison, entendez «Avengers: Age of Ultron», avec sa production maousse et sa grosse envie de siéger au firmament du box-office international. N’y allons pas par quatre chemins, ceux qui ont aimé le premier épisode apprécieront cette «sequel», ceux qui ont abhorré l’original trouveront d’autres arguments pour exécrer ce nouveau family pack de super-héros. En effet, rebelote, on prend les mêmes et on recommence, demande le scénario. Ainsi, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America et leurs potes font leur come-back après l’un ou l’autre épisode solo plus ou moins réussi diffusé dans les salles obscures ces trois dernières années.


A la barre, toujours ce bon vieux Joss Whedon. Il faut lui reconnaître une intrigue plutôt bien troussée qui laisse de la place à tous les protagonistes sans qu’ils ne se bousculent. Même les moins sexy ont du répondant. Suivez mon regard: Hawkeye. Qu’on se le dise, l’archer campé par Jeremy Renner est de loin le meilleur personnage de cette deuxième aventure après avoir été complètement sous-exploité dans le premier volet. Le réalisateur a pu corriger le tir et c’est tant mieux. Les fans ne s’en plaindront pas (plus). Un récit qui a toujours l’intelligence de ne pas se prendre au sérieux. Ainsi, ce qui est extraordinairement ridicule passe avec beaucoup plus de légèreté grâce à cette petite pilule de dérision. L’humour n’est pas toujours subtile mais, qu’on se le dise, on baigne dans un spectacle grand public qui doit plaire tant aux jeunes cinévores de sept ans qu’aux cinéphages seniors de septante-sept printemps.


Ce grand huit accessible à tous se déroule donc sans trop de difficultés. Sans surprise également. Il est ainsi désolant de remarquer à quel point Disney enfile ses productions avec toujours la même formule pour thésauriser. On a ainsi droit à un copier-coller des autres feux d’artifices de son catalogue Marvel. Tous répondent au même cahier des charges. «Guardians of the Galaxy» étant peut-être l’exception qui confirme la règle. Dès lors, pour l’originalité, il faudra s’en passer. Et le futur «Ant-Man», que l’on découvre via une bande-annonce projetée avant le métrage, n’augure rien d’inédit non plus. Cette fiction centrée autour de l’«homme-fourmi» (Paul Rudd) clôturera la deuxième phase du «Marvel Cinematic Universe», qui appellera donc une troisième et dernière étape avec les prochains «Captain America: Civil War», «Doctor Strange», «Guardians of the Galaxy 2», «Spiderman: The New Avenger», «Thor: Ragnarok», «Black Panther», «Captain Marvel», «Inhumans» sans oublier le diptyque «Avengers: Infinity War». Tout un programme! 


Encore une fois, vous pouvez compter sur le tandem Disney-Marvel pour préparer sa force de frappe afin d’envahir toute la planète avec son répertoire de super-héros. Avec un déluge d’effets spéciaux comme il se doit, bien évidemment! Pour notre part, on ne voit toujours pas l’intérêt des producteurs et scénaristes de terminer chaque métrage par une séquence «bigger than life». Ce gros défaut des divertissements actuels est une véritable calamité pour les pupilles. Vous savez, ces scènes de vingt minutes (!) où l’objectif du réalisateur est de défigurer une ville, faire exploser des camions, dynamiter des immeubles, flinguer à tout-va, et tout ça filmé avec une caméra qui s’emballe sans trop de raison. Non seulement cela donne des séquences illisibles (c’est pourquoi on a droit à des ralentis ad libitum…) mais, en sus, ça n’apporte rien à l’histoire. Ainsi, la progression narrative s’arrête pour nous faire admirer l’art de la pyrotechnie et les qualités graphiques des employés d’ILM, l’illustre société d’effets spéciaux (Jurassic Park). Quoique… Certains effets visuels sont complètement ratés. Preuve en est avec les CGI de la séquence d’ouverture. Un prologue qui appartient plus au jeu vidéo qu’au septième art. Écrivons-le sans ambages, c’est moche. Comme entrée en matière, il y a mieux. 


Pop-corn movie par excellence, «Age of Ultron» ne dépasse pas le simple stade du divertissement attendu. Efficace mais sans originalité. 


Note: 

Critique: Professeur Grant

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