Les Cowboys


Une grande prairie, un rassemblement country western quelque part dans l'est de la France. Alain est l'un des piliers de cette communauté. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l'œil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Mais ce jour-là Kelly disparaît. La vie de la famille s'effondre.
Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, au prix de l'amour des siens et de tout ce qu'il possédait. Le voilà projeté dans le fracas du monde. Un monde en plein bouleversement où son seul soutien sera désormais Kid, son fils, qui lui a sacrifié sa jeunesse, et qu'il traîne avec lui dans cette quête sans fin.  




 
Acteur et scénariste avant tout, Thomas Bidegain réalise avec 'Les Cowboys' son premier film. On lui doit les scenarii des films 'Un Prophète', 'De Rouille et d'Os' et 'Saint Laurent'.
'Les Cowboys' peut se voir comme une réactualisation du film de 1953 de John Ford intitulé 'The Searchers'. Dans ce film, le personnage de John Wayne - un vétéran de la Guerre de Sécession – entreprend un long périple dans le but de sauver sa nièce des mains des Indiens. Le parallèle avec le film de Bidegain est inévitable.
François Damien interprète Alain, la figure du « pater familias ». Il est ici à l'antithèse de ses rôles du comique de service. Pour Alain - personnage borné et entêté - tous les moyens sont bons pour retrouver sa fille. Finnegan Oldfield interprète Kid, son fils. C'est sans conteste LA révélation du film même si le jeune acteur a du mal à porter le film sur ses fines épaules de jeune premier dans la seconde partie. Fort heureusement, John C. Reilly est là pour lui prêter main forte et se montre impeccable en mercenaire Américain spécialisé dans les échanges de prisonniers. La transition entre les deux parties ne s’opère pas en douceur puisque le changement de décors s'accompagne d'un changement de genre. On passe du drame familial à l'opération d'exfiltration façon Ridley Scott (nous exagérons sans doute quelques peu).

Vous l'aurez compris, 'Les Cowboys' est l'histoire d'un enlèvement au premier abord. Dans 'The Searchers', la nièce (jouée par Natalie Wood) du héros qu'incarne John Wayne est enlevée par des Comanches. Dans cette transposition moderne, la piste de l'enlèvement s'efface toute doucement au profit d'une autre explication très en lien avec l'actualité (nous vous laissons deviner). John Wayne, ce surhomme, laisse place à un homme plus fragile, très loin de la figure de « l'Homme Tranquille ».
Tourné en Inde, la seconde partie du film nous fait voyager en Syrie, au Yémen et en Afghanistan. L'intrigue se déroule sur plusieurs années ; le début de l'histoire prenant place en 1994.
Dévoilons-le sans plus de détour, 'Les Cowboys' est un film dur, sans compromis. Traitant du phénomène de radicalisation et des préjugés religieux - sujets sensibles pour ne pas dire brûlants - le long-métrage met en exergue la peur de « l'autre » d'un côté comme de l'autre.

L'une des missions premières du cinéma est de divertir. Bien évidemment, le Septième Art a bien d'autres missions et revêt moult formes. Le cinéma éduque. Le cinéma instruit. Il émeut. Il fait tantôt peur, tantôt rire. Il fait réfléchir et nous force parfois à nous prendre la tête. Il retrace sa vie de quelqu'un ou retrace des événements appartenant au passé. Bien que tous les genres se valent, tous ne sont pas égaux en termes de divertissement. Certains nous font rêver, d'autres nous transportent - le temps de la projection - aux confins de la galaxie, sur une île déserte après un naufrage, au centre de la Terre, dans une mine au Chili ou encore dans un parc où les dinosaures règnent en maître. « De gustibus et coloribus (...) ».
Bien que 'Les Cowboys' parvienne à nous faire voyager, il ne réussit pas à nous divertir. La faute à un sujet très (voire trop?) sombre, certes bien traité mais dont la moralité reste brumeuse. 'Les Cowboys' aurait vraiment pu bénéficier d'une plus-value si seulement il avait pris la peine de fournir aux spectateurs une morale avant le dernier fondu au noir. Bien sûr, la volonté de l'un peut parfois provoquer l'incompréhension de l'autre. Ainsi donc, la frustration ressentie par le spectateur quand vient l'heure du générique de fin était peut-être la volonté du réalisateur. Qui sait ?

Note : 

Critique : Goupil

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