Moonwalkers
Juillet
1969. Tom Kidman, l'un des meilleurs agents de la CIA de retour du
Vietnam, est envoyé à Londres pour rencontrer Stanley Kubrick et
doit le convaincre de filmer un faux alunissage au cas où la mission
Apollo 11 échouerait. Kidman ne trouve pas Kubrick, mais il tombe
sur Jonny, le manager raté d'un groupe de rock hippie. Jonny est le
cauchemar de Kidman, mais il n'aura pas d'autres choix que de
travailler avec lui, afin de mener à bien sa mission et... sauver
leurs vies.
Autant l'annoncer d'entrée de jeu : 'Moonwalkers' ne plaira pas à tout le monde. Film français, en anglais et tourné en Belgique ; ce film zinzin ne ressemble à aucun autre. Pour mettre sur pied un pareil projet, nul doute qu'Antoine Bardou-Jacquet (à la réalisation) et Dean Craig (au scénario) soient partis dans les délires les plus foldingues ! Mission réussie ?
Rupert
« Ron Weasley » Grint, Ron « Hellboy »
Perlman (crédité dans 220 films) et Robert Sheehan ('The Road
Within') forment le trio principal. À cette équipe boiteuse
viennent s'ajouter les belges Tom Audenaert ('Hasta la vista') et
Erika Sainte ('Elle ne pleure pas, elle chante'), ainsi que Kevin
Bishop (William dans 'L'auberge espagnole').
Avec
un savant mélange de trips hallucinogènes et de flashbacks du Nam,
le film fait dans la pure folie. On n'avait pas vu cela depuis 'Death
at a Funeral' sorti en 2007 (et dont le scénariste n'est autre que
Dean Craig).
Les
références pleuvent dans ce film qui allie décadence, « good
vibes from the 60s », LSD et passages psychédéliques.
En
plus du personnage se faisant passer pour Stanley Kubrick, on
aperçoit un général qui ressemble étonnamment à celui de 'Dr.
Strangelove'. D'autres références au réalisateur de '2001 : A
Space Odyssey' sont à relever : la façade d'un squat de
hippies façon 'A Clockwork Orange' ainsi qu'une table basse qui
n'est pas sans rappeler celle du « Korova Milk Bar ».
Se
faisant opposer habilement les stéréotypes de l'américain et de
l'anglais, 'Moonwalkers' se paie un humour pince-sans-rire qui fera
mouche grâce à un duo aussi déconcertant qu'efficient.
Carrément
dément et étrangement fascinant, 'Moonwalkers' doit beaucoup à Ron
Perlman – pas vraiment la figure du beau gosse si on se souvient
de Salvatore dans 'The Name of the Rose' – qui tient ici un rôle
plutôt chic. Arborant un costume sur mesure ou une chemise qui sent
bon le « flower power », Ron Perlman, cette force
tranquille, a la classe.
De
par son duo surprenant et ses effets spéciaux crédibles,
'Moonwalkers' réussit son envol dans la sphère filmique. Envol
quelques peu gâché par une violence graphique outrancière qui
rendrait presque jaloux un Tarantino. En regardant 'Moonwalkers', on
se dit que le réalisateur et le scénariste doivent tous deux être
fans de Kubrick. L'univers de Guy Ritchie ne doit également pas être
loin. Un petit pas pour le cinéma mais un grand pas pour la
comédie !
Note : ★★★
Critique :
Goupil
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