Finding Dory
Dory, le poisson chirurgien bleu amnésique, retrouve ses amis Nemo et Marin. Tous trois se lancent à la recherche du passé de Dory. Pourra-t-elle retrouver ses souvenirs ? Qui sont ses parents ? Et où a-t-elle bien pu apprendre à parler la langue des baleines ?
Au Plat Pays, la météo est des plus capricieuses. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil. Du coup, pour tout bon Belge qui se respecte, le cinéma est perçu comme une « valeur refuge » lorsque la drache s’invite au programme estival. Parmi les films à ne pas manquer cet été pour les jeunes pupilles, « Finding Dory », sequel de, on vous le donne en mille, « Finding Nemo ». Originalité cette fois-ci, ce n’est pas le petit poisson-clown à la nageoire atrophiée qui se paume dans le Grand Bleu mais sa copine poisson chirurgien souffrant d’amnésie, ou plutôt de « troubles de la mémoire immédiate ».
Pixar qui affirmait
jadis ne jamais vouloir succomber à la facilité des suites (ah, la bonne
blague), en déroule aujourd’hui à la pelle. « Les Indestructibles 2 », « Cars 3
» et « Toy Story 4 » sont d’ores et déjà
dans les cartons. Capable du meilleur (Inside Out) comme du pire (The Good
Dinosaur), la société à la lampe bondissante ne jouit plus de l’aura artistique
de ses débuts. Et ce second opus en est d’ailleurs le témoin privilégié.
Rétroactes. En 2003,
toute la critique s’extasiait déjà devant « Le Monde de Nemo ». Nous, de notre
côté, on n’a pas compris l’engouement de cette production nettement inférieure
à « Toy Story » ou « Monsters Inc. » précédemment sortis. Du coup, on craignait
un peu le nouveau plongeon dans l’océan d’Andrew Stanton, réalisateur sis dans
le creux de la vague depuis l’incommensurable échec de « John Carter », qui a
par ailleurs couté la place à l’ancien PDG de Disney.
Mickey qui, pour sa
part, voyait d’un très bon œil cette suite à l’un des plus gros cartons de la
maison d’Emeryville. Mais pour surfer sur la vague d’un premier succès, il faut
avoir une idée de génie. Et justement, le génie fait défaut à cette commande
qui se contente de répéter une trame connue de tous (la recherche de ses
origines remplace la quête initiatique) où seuls les personnages secondaires
(un poulpe transformiste bigarré, un requin-baleine myope, un béluga migraineux) et le décor (un parc aquatique en lieu et place de l’aquarium)
changent. Mais à force de vouloir absolument tirer sur le filon, la magie
n’opère plus.
Ce « Monde de Dory »
manque d’idées, d’audace, de créativité et apparaît finalement sans éclat. Même
le savoir-faire technique ne brille pas autant que sur les autres productions
estampillées Pixar. Seule l’animation de l’eau épate, exercice difficile s’il
en est, pour le reste, on baigne en terrain connu. Par ailleurs, l’humour y est
moins subtil avec une flopée de gags lourdauds qui n’arrivent pas à nous
écorcher le moindre sourire tandis que le recours aux émotions est tellement
fabriqué que cela en devient presque trop facile.
Cette facilité, on la
déplore jusque dans les rebondissements, artificiels, répétitifs et toujours
plus débiles les uns que les autres. Certaines péripéties frisent d’ailleurs le
ridicule comme le climax loufoque de
l’évasion du centre océanographique avec une course-poursuite débridée aussi
rocambolesque que gratuite. A force de vouloir booster à tout prix son métrage
avec un rythme primesautier épuisant, Stanton ne parvient pas à tempérer ses
ardeurs et l’ensemble finit par devenir indigeste voire même abscons.
Moins drôle et surtout
moins ambitieux, ce spin-off tiédasse sans grande inspiration n’atteint pas la
dimension initiatique, ni l’ampleur émotionnelle de l’épisode originel. En
somme, loin d’être « Unforgettable », comme s’époumone la chanteuse Sia à l’heure
du générique de fin (à voir jusqu’au bout pour apprécier une scène que les
aficionados du premier volet adoreront). Dory méritait un bien meilleur film
solo. Dommage.
Note: ★★
Critique: Professeur Grant
Critique: Professeur Grant
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