Doctor Strange



Doctor Strange suit l'histoire du Docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien qui, après un tragique accident de voiture, doit mettre son égo de côté et apprendre les secrets d'un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utlisant un vaste éventail d'aptitudes métaphysiques et d'artefacts pour protéger le Marvel Cinematic Universe.






Quand il n’y en a plus, il y en a encore. Marvel en veux-tu, en voilà. Vous avez survécu à la pseudo guerre civile contée dans le troisième volet de la saga « Captain America » avec son envergure d’ « Avengers » avant l’heure ? Vous reprendriez donc bien un petit peu de super-héros, pardi ! Meuh oui ! Allez, on ouvre bien grand les yeux, on éteint le cerveau et on consomme sans rechigner. Après avoir découvert le monte-en-l’air « Ant-Man » l’année dernière, vous allez faire la connaissance d’un médecin un peu particulier, le « Doctor Strange ». Un protagoniste qui n’a d’étrange que le nom tant les scénaristes vous dévoilent tout sur un plateau.
En substance, un neurochirurgien surdoué, prétentieux et égocentrique, cousin pas si lointain du Dr House qui sévit sur la petite lucarne, abîme fortement ses mains suite à un terrible accident de voiture. Non content d’avoir tout tenté et dépensé pour récupérer l’usage de ce qui est avant tout son outil de travail, le gaillard part, tel un va-nu-pieds, en retraite spirituelle à Katmandou, à la recherche d’une mystérieuse secte qui guérit les invalides. Après avoir côtoyé l’Ancien avec ses discours ésotériques et terminé un apprentissage en deux temps trois mouvements, le voilà flanqué d’une cape de lévitation et in fine intronisé maître des arts mystiques. Prêt pile-poil à temps pour combattre les ténébreuses forces du mal…
On ne va pas se le cacher, on s’attendait à une histoire un peu bidon et des scènes d’action plutôt bien troussées. Et on nous a précisément servi une histoire un peu bidon et des scènes d’action plutôt bien troussées. Comme à l’accoutumée chez Marvel, les auteurs s’intéressent très peu aux opposants des protagonistes ignorant un principe clef d’Alfred Hitchcock : plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. Ainsi, les motivations des bad guys sont toujours aussi subtiles, entendez détruire le monde, dans son entièreté évidemment, car c’est plus marrant. D’ailleurs, même si la figure du mal est interprétée par un acteur flamboyant, Mads Mikkelsen en l’occurrence, ses contours s’avèrent tellement simplistes qu’on se désintéresse fissa de ses intentions. Les talents du Danois n’y feront rien, ce dernier est à ce point monolithique qu’il en devient totalement transparent.
L’intérêt se trouve ailleurs. Nonobstant les facilités d’un scénario pas franchement original pour une « origin story », la mécanique fonctionne car elle est huilée par des atouts non négligeables. D’abord, la distribution. Benedict « Sherlock » Cumberbatch excelle dans un rôle qui lui sied comme un gant. A ses côtés, Rachel McAdams, Tilda Swinton et Chiwetel Ejiofor assurent le job sans démériter. Mieux ! Tout ce beau monde parvient à s’éloigner du ridicule qui leur pendait au nez. De la même manière qu’avec « Thor » et « Ant-Man », les scénaristes sont parvenus à injecter suffisamment d’humour et de second degré que pour faire gober les énormités contées dans le récit. Là se situe précisément ce qui fait la force et l’attractivité des productions labellisées Marvel.
Par ailleurs, le blockbuster se mue en grand spectacle de haute voltige grâce à une mise en scène plutôt bien orchestrée par Scott Derrickson, novice en matière de feu d’artifice. C’est que le réalisateur a plutôt fait ses armes du côté obscur de la farce avec « The Exorcism of Emily Rose » et « Sinister », deux films d’angoisse… involontairement drôles (!). Si on doit bien lui laisser un certain savoir-faire technique, quoique sans doute très bien entouré au sein de l’entreprise Marvel, on ne peut pas vraiment lui conférer des talents artistiques. Admirateur semble-t-il avoué de Christopher Nolan, le jeune homme plagie ouvertement son cinéma. Un tantinet de « Batman Begins » par-ci, un brin d’ « Inception » par-là, et nous voilà dans un pastiche qui n’en est pas moins agréable à regarder.
Car le rendu final est de toute beauté. Servi par des effets visuels renversants, Scott Derrickson nous mène dans un trip hallucinatoire à la fois simple, pop et fun. Bref, une superproduction remplissant parfaitement son cahier des charges et qui, du coup, ne surprend guère. Hautement divertissant et c’est déjà pas mal.


Note:

Critique: Professeur Grant

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