Ghostbusters


Nouvelle version de la comédie surnaturelle S.O.S Fantômes avec un casting féminin. Les fantômes n’ont qu’à bien se tenir !




On ne va pas se mentir, ce nouveau « Ghostbusters » n’est pas folichon. Mais, contrairement à ce qu’imaginaient les cyberhaters, on est loin de la catastrophe. Certes, il faut faire fi de l’esprit original qui planait sur le diptyque des années 80. Evidemment, on ne retrouve plus l’humour pince-sans-rire de l’illustre Bill Murray. Dommage aussi que l’épouvante soit aux abonnés absents. « Mais que reste-t-il, alors ?», me demanderez-vous. Pas grand-chose, il faut bien l’avouer. Sauvons tout de même une certaine volonté de « bien » faire.

Qu’on se le dise, les studios ont abdiqué depuis belle lurette. L’originalité s’est barrée sur une autre planète depuis maintenant une décennie. Il faudra désormais chérir toute tentative de sortir des sentiers battus car la créativité fait cruellement défaut à Hollywood. Pour le reboot qui nous intéresse, il faudra se contenter de la « folle idée » de féminiser le quatuor. En soi, ce n’est pas une mauvaise chose. Seulement, c’est navrant de remarquer que ce changement de sexe est le seul concept innovant exploité par des scénaristes pantouflards.

Heureusement, le casting est bon. En haut de l’affiche, le duo Melissa McCarthy (Spy) et Kristen Wiig (Bridesmaids) fait équipe avec deux inconnues du public européen : Kate McKinnon et Leslie Jones. Mais pour une production qui se vend comme résolument féministe, il est triste de constater que ce soit le seul homme de la bande qui tire réellement son épingle du jeu. Le mâle en question : Chris « Thor » Hemsworth. Ce dernier, véritable kleptomane, vole toutes les scènes en incarnant le réceptionniste décérébré de nos drôles de dames.
Après, il ne faut pas trop en demander. L’historiette ne casse pas trois pattes à un canard mais parvient à divertir durant les deux premiers tiers du métrage. C’est toujours ça de pris. En revanche, le réalisateur Paul Feig vire sa cuti et se permet de se passer de tout récit pour la dernière partie car, soudainement, l’objectif n’est plus de raconter une histoire mais bien de nous refourguer un spectacle abrutissant à coup d’effets spéciaux mal torchés, le tout cuisiné dans une tambouille d’hystérie sonore parfaitement assaisonnée pour vous flanquer une migraine carabinée.
Un final funambulesque qui colle assez peu à la personnalité du metteur en scène, lequel semble avoir dû répondre à un cahier des charges plutôt contraignant avec son quota d’explosions, son contingent d’ectoplasmes, son label « tout public » etc. Bien sûr, défoncer des véhicules, retourner tout un quartier, pulvériser des villes, ça fait malheureusement un peu partie de l’air du temps. Mais ne pouvait-on pas être plus subtil ? Même les caméos semblent forcés : les apparitions de Bill Murray, Dan Aykroyd ou Sigourney Weaver tombent comme un cheveu sur la soupe.
Reste alors pour le cinéphile la nostalgie de retrouver Slimer, ce fantôme glouton tordant, véritable emblème de la comédie fantastique des 80’s. En somme, suivez notre conseil et revoyez l’original.
Note:
Critique: Professeur Grant

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