American Pastoral
A
la fin des années soixante, Seymour Levov, un riche homme
d'affaires, est marié à une très belle femme et mène une
existence paisible... jusqu'au jour où sa fille devient une
militante pacifiste contre la guerre du Vietnam et fait exploser un
bureau de poste.
N'allez pas voir 'American Pastoral' si vous comptez avoir des enfants ou si l'éducation de vos enfants n'est pas terminée. Si malgré cette mise en garde, vous décidez tout de même d'aller voir le film, un télescopage d'émotions vous attend. Explications.
Ne
vous méprenez pas, 'American Pastoral' est réussi. La vision du
film s'accompagne cependant d'un presque-trauma émotionnel.
Seymour
« Swede » Levov (McGregor) avait tout pour lui :
capitaine de l'équipe de football, vétéran de la Marine, fils à
papa, mari d'une « reine de beauté » (Jennifer Connelly), gérant de la
fabrique de gants de son père, et papa dévoué. Tout allait pour le
mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que les rêves et
autres aspirations liés à la période de l'après-guerre se voient
décimés par le Vietnam. Swede va voir sa fille (Dakota Fanning) s'éloigner de lui
et de sa femme. Le cycle de la vie, nous direz-vous. Gagner en
indépendance, couper le cordon, etc. Des étapes nécessaires dans
la quête d'une identité. À ceci près que malgré toutes les
bonnes volontés de ses parents, la fille du couple vedette va se
radicaliser. Elle va trouver refuge dans le fanatisme politique d'un
mouvement antiguerre. « Bringing the war home », avait
pour objectif ce groupuscule. Si ce drame familial effraie, c'est
assurément un gage de réussite.
Bien
que 'American Pastoral' ne déçoit pas, nous ne pouvons que
regretter la vision d'une bande-annonce (agrémentée de la sublime
musique 'Mad World') plutôt trompeuse. D'aucuns reprocheront aussi
un adaptation trop simpliste du roman éponyme de Philip Roth, pour
lequel il remporta le prix Pulitzer en 1998. N'oublions cependant pas
que le bouquin a longtemps été jugé comme étant inadaptable.
Mis
à part ces faiblesses, la réalisation est sublime de bout en bout.
L'histoire puissante trouve son égal dans un rythme narratif
soutenu. La narration – quasi chuchotée – nous briefe sur les
tenants et les aboutissants. En outre, l'attention aux détails de
l'époque force le respect.
Nonobstant
une moralité sombre, les qualités du film ne sont aucunement
ternies. Un grand réalisateur est né en la personne d'Ewan
McGregor ! Peu importe le côté de la caméra, il nous tarde de
revoir ce brillant acteur/réalisateur.
Note : ★★★
Critique :
Goupil
Relecture : Choupette
Relecture : Choupette
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