Mon ange

Faisant suite à la mystérieuse disparition de son compagnon, Louise, accablée par le chagrin, est internée dans un asile psychiatrique. Dans le plus grand secret, elle met au monde un petit garçon, qu'elle prénomme Mon Ange, doté d'une incroyable singularité : il est invisible. Louise impose à Mon Ange de ne jamais se dévoiler au monde, trop impitoyable face à la différence. Mais, un jour, Mon Ange fait la rencontre de Madeleine, une petite fille aveugle, dont il tombe éperdument amoureux...   
 




Présenté en avant-première au festival du film d’amour de Mons, “Mon ange” n’a pas fait l’unanimité auprès de l’audience. Nombreux étaient ceux-celles qui décidèrent de partir prendre l’air.. indéfiniment. Nos principes nous interdisant de juger un film avant de l’avoir vu de générique en générique, nous décidâmes de rester.
Gageons que sur papier, l’idée maîtresse du film - pourtant moult fois exploitée sur grand écran (souvenez-vous du film ‘Hollow Man’ de Paul Verhoeven sorti en 2000) - est séduisante. Comment rendre le visible invisible ? Comment transformer une présence en absence ? Comment métamorphoser des yeux perçants en un regard hagard ?
Si le concept est bien travaillé (sur la forme), il manque au film l’ambition de vouloir tenir en haleine le spectateur pendant toute la projection (90 minutes). Après quelques minutes déjà, les premières remises en questions fusent [minor spoiler alert] : Pourquoi l’homme invisible - à l’instar du personnage joué par Kevin Bacon dans ‘Hollow Man’ - ne se maquille-t-il pas? Comment élever un bébé sans le faire remarquer.. ou même entendre ? Comment le presque “enfant sauvage” - complètement livré à lui-même pendant quelques années - parvient-il à survivre ?  

Certes, il nous faut saluer tout le travail de mise en scène et d’ingéniosité mis en œuvre (beaucoup de trucages réels). Penser c’est bien, le faire c’est mieux. Le film fonctionne sur ce point.
Les comédiennes se montrent à la hauteur (mention spéciale à Maya Dory et Hannah Boudru qui n’ont pas à rougir face à la plus expérimentée Fleur Geffrier).
Avec “Mon ange”, il est difficile de pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas. C’est plutôt un ressenti, un gut feeling qui nous fait sortir de la projection dans un état proche de la bouderie. La faute, peut-être, à quelques choix douteux (le nombre astronomique de regards caméra  en tête de liste ?). Cette jolie histoire d’amour se mettra cependant les plus romantiques dans la poche. Les autres, par contre, seront mis à dos. Avec Thomas Gunzig et Jaco Van Dormael (un cameo à la clé) derrière les rideaux, nul doute que nous en attendions plus.
Pour apprécier pleinement le dernier long-métrage du belge Harry Cleven, il conviendra de fermer les yeux sur les quelques lacunes susmentionnées. Malgré un postulat uber-original, “Mon ange” se complait dans un exercice de style et aurait gagné à s’attarder un peu plus à sa psychologie plutôt qu’à son nombril.

Note :
Critique : Goupil

Commentaires

  1. A mon avis, c'est que ce genre de film s'apprécie plus pour la poésie, l'irréel ou l'imaginaire de son histoire, moins par les questions pragmatiques qu'on se pose naturellement...(un peu comme le style de Thomas Gunzig ?)
    mais bon, je l'ai pas vu ;)
    merci pour la critique et le principe "de juger un film avant de l’avoir vu de générique en générique" !

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