Logan
Dans
un futur proche, Logan, épuisé de fatigue, s'occupe d'un Professeur
X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine.
Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre
avec son passé vont s'épuiser lorsqu'une jeune mutante traquée par
de sombres individus va rentrer dans sa vie.
Sang
pour sang violent
Voilà
un film qui ne manque pas de tranchant ! Violent, sanguinolent,
éprouvant… écœurant ? Après dix-sept années de présence
cinématographique, Wolverine tire sa révérence accompagné d’un
torrent d’hémoglobine. Vous êtes prévenus. C’est qu’à
Hollywood, les studios ont (enfin !) compris qu’il existait
bel et bien une demande pour des fictions super-héroïques
interdites aux jeunes pupilles. Un public âgé qui souhaite vivre
des aventures cathartiques à travers des personnages à la coolitude
assumée. Le déclic ? Le triomphe intersidéral de « Deadpool »
l’année dernière, superproduction aussi brutale que désopilante
tournée « pour une poignée de dollars », soit 58
millions de de billets verts, histoire de limiter les risques
financiers. Les consignes de la Twentieth
Century Fox étaient donc claires : « no limit »
pour ce qui sera la neuvième et dernière apparition du fauve
bricolé d’adamantium.
Old
Man Logan
En
s’inspirant du comic « Old Man Logan », les scénaristes
s’adressent aux adultes et proposent une atmosphère différente de
celle généralement peinte dans la saga des mutants labellisée
« tout public ». Plus crasseux, plus féroce, plus
sanglant, plus sombre, « Logan » redéfinit le genre superhero
movie en prenant par moments des allures de western crépusculaire
post-apocalyptique façon « Mad Max ». L’histoire -
toute simple et plutôt mince - est celle d’une chasse à l’homme
sans issue, d’une cavalcade infernale où Wolverine, aux abois et
pourchassé par une milice armée suspecte, doit protéger une
fillette qui lui ressemble étrangement ainsi que son ami et mentor
Charles Xavier, lequel, devenu sénile, perd la boule avec des
conséquences dramatiques sur le reste du monde. Si l’amorce est
captivante, le récit s’embourbe à mi-parcours dans de mauvaises
idées, la pire étant l’arrivée du double de Wolverine.
Facile et sans intérêt.
Devant
la caméra : Hugh Jackman & Co
Devant
la caméra, pas de surprise, l’ineffable Hugh Jackman ressort les
griffes pour ce qui sera donc son ultime comeback. Fidèle à
lui-même, c’est-à-dire irréprochable, l’Australien se complaît
dans cette bestialité qu’il a longtemps attendue. Comme on le
comprend : voir un serval atrabilaire et irascible combattre des
ennemis sans effusion de sang, ça faisait quelque peu tache dans la
franchise « X-Men ». Ici, ce dernier peut exprimer ses
talents de boucher et assouvir sa soif de violence. A ses côtés, le
reste de la distribution accorde ses violons : la jeune
pousse Dafne Keen transmet des émotions nonobstant son rôle
mutique, la performance de Patrick « Professeur X »
Stewart est peut-être ce qu’il y a de meilleur dans le film tandis
que Boyd Holbrook (déjà très bon dans la série événement de
Netflix « Narcos ») parvient à donner de la consistance
à un personnage caricatural.
Derrière
l’objectif : James Mangold
Derrière
l’objectif, James Mangold (Walk The Line), affranchi de ses
inhibitions, se rachète une conduite après un mi-figue, mi-raisin
« The Wolverine », suite en demi-teinte de l’irregardable
« X-Men Origins : Wolverine ». Le metteur en scène
assure le job sans démériter, bat en brèche tous les codes du
genre et compose in fine une sorte d’antithèse du film de
super-héros qui prend l’allure d’un road-trip quasi nihiliste
aussi nerveux que radical, tant furieux que mélancolique. Cela émis,
on reste persuadé que ce dernier n’est pas à sa place lorsqu’il
commande des métrages d’action. Il gaspille son talent. Revoir le
poussif « Knight and Day » avec le tandem Tom Cruise /
Cameron Diaz pour s’en convaincre. Sa filmographie le prouve,
l’Américain n’est jamais aussi bon que lorsqu’il tourne des
films d’atmosphère : « Copland », « Identity »,
« Girl, Interrupted », « 3:10 to Yuma ».
Convaincu ?
Note : ★★★
Critique :
Professeur Grant
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