Despicable Me 3

Nous retrouvons Gru et sa nouvelle épouse Lucy alors qu'ils sont mis à la porte de l'Agence Vigilance de Lynx. Nouvellement nommée à la direction, la terrible Valerie De Vinci leur reproche d'avoir fait capoter la capture de la dernière menace en date pour l'humanité : le Super Méchant Balthazar Bratt. Cet ancien enfant star de la télé des années 80 est désormais libre et plus résolu que jamais à prendre sa revanche sur Hollywood. Les Minions quant à eux voient dans ce licenciement l'occasion rêvée pour Gru de reprendre enfin ses activités illicites. Mais devant sa résolution de tracer définitivement un trait sur son passé de Super Méchant, ils démissionnent et partent seuls à l'aventure.
  



“Despicable Me 3” (“Moi, moche et méchant 3” en français) transforme-t-il les efforts passés en une méprisable saga ? “Despicable Me 2” étant le deuxième plus gros succès au box office US chez Universal (derrière “Jurassic World”), il n’est pas surprenant que la compagnie essaie de se tailler à nouveau une belle part du gâteau.

Huitième film des studios Illumination et quatrième opus (en comptant “Minions” sorti en 2015) des aventures de Gru & Cie, “Despicable Me 3” déçoit quelque peu. “Toy Story 3”, “Ice Age 3”, “Shrek 3”, “Kung Fu Panda 3” ont visiblement fait des émules. Pour ce troisième opus, l’équipe des deux premiers volets change légèrement. Chris Renaud se voir remplacé par Kyle Balda (derrière le réussi spin-off “Minions”). Qu’est-ce que cela implique-t-il pour la franchise de l’infâme méchant au nez proéminent ?

Les nouvelles aventures de la petite famille de Gru lorgnent certainement un peu trop du côté de la Panthère Rose. Inspiration ou simple hommage ? Difficile de se décider. Les bons points ne manquent cependant pas. On appréciera notamment les attaques politiques presque pas déguisées (contre Donald Trump et sa clique), la nostalgie des eighties qui se dégage de l’ensemble, les références au septième art qui pullulent pour notre plus grand plaisir (les hommages rendus à “Star Wars Episode V”, K.I.T.T. de “Knight Rider”, “The Grinch” et “Indiana Jones”). L’inopiné pied de nez à “Finding Nemo” (et par conséquent aux équipes Pixar) est - à l’instar du héro - odieux (et quelque part jouissif). Le générique de fin - tout en 2D - se veut particulièrement réussi.

Passé ce constat certes positif, plusieurs points dérangent. Nous passerons l’aspect mercantile qui va de soi avec la présence du chiffre “3” sur l’affiche. L’animation qui n’évolue pas vraiment frustre puisque les animateurs semblent essayer de rentabiliser au maximum les précédentes aventures. On reprend les mêmes, et on recommence (en prenant soin de changer le décor) !  

Dans l’espoir de réinventer la formule, les créateurs de la série accouchent d’un nouveau personnage principal (Dru, le frère jumeau de Gru). Essai clairement manqué puisqu’il fait office de cinquième roue du carrosse. Dans la bataille finale, Gru “pique un somme” afin de donner à sa copie conforme à la chevelure blonde l’occasion de briller. Scénaristiquement parlant, gageons que c’est pratique ! Le nouveau méchant, Bratt, est sans nul doute l’addition la plus intéressante. Psychologiquement bien plus travaillé que le frérot de Gru, Bratt fait cruellement de l’ombre à la famille de scélérats nouvellement réunie.

Comme pour confirmer nos dires, Steve Carell a annoncé qu’il raccrochait. Il ne jouera plus Gru (sauf peut-être dans un nouveau spin-off des Minions.. Prévu pour 2019 ?).

Ce nouveau cru/Gru ne séduit au final plus autant qu’avant. Il parviendra peut-être encore à captiver les têtes blondes. Au vu de l’épilogue, les adultes ne seront plus dupes des motivations financières du studio. Les producteurs ne sont pourtant pas prêts de lâcher le filon..   

Note :
Critique : Goupil

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