Certain Women

Les vies de trois femmes se croisent dans une petite ville d'Amérique, où chacunes d'elles tentent de tracer sa voie…
 




Bien que Kelly Reichardt fasse preuve d’un talent certain (nous nous souvenons du salué “Night Moves” sorti en 2013 ou encore du très remarqué “Wendy and Lucy” sorti quelques années plus tôt), son cinéma reste peu accessible au cinéphage lambda. Ses films, pour plaire, doivent être analysés tant le travail de Reichardt n'utilise pas les mêmes codes que ceux de ses contemporains. Vous ne trouverez ici ni d'explosion, ni de course poursuite ni même de duel au soleil. Le cinéma se Reichardt se veut posé, calme et recherché.

Adaptation de trois nouvelles de l’auteure Maile Meloy, “Certain Women” s’apparente à une étude de personnages. Une étude de femmes, pour être précis. Tourné en film et non en numérique, “Certain Women” est visuellement fort réussi.  

L’histoire est centrée sur quatre femmes. Une éleveuse qui s’interroge sur ses choix de trajectoires de vie (Lily Gladstone); Elizabeth (Kristen Stewart), une jeune avocate qui essaie de s’émanciper de la tradition familiale; Laura (Laura Dern), une femme de loi qui désire - à juste titre - être l'égale de ses pairs masculins et enfin Gina (Michelle Williams), une épouse qui doit prendre toutes les décisions difficiles au risque de se faire passer pour la méchante dans le couple.

La place de la femme dans la société moderne est ainsi brillamment mise en exergue. L'une des héroïnes est tiraillée entre possession et désir quand d'autres ressentent le besoin de se connecter à autrui face à un quotidien répétitif. La réalisatrice jongle subtilement avec des forces opposées : l’innocence face à l’expérience, le risque en opposition à la stabilité et la fidélité face au désir.

Au niveau des points positifs, nous noterons la remarquable photographie et l’attention particulière portée à la lumière ainsi qu’au réel travail des textures (les paysages enneigés du Montana aidant). Dans “Certain Women”, la beauté réside dans les petits moments : les silences inconfortables, les demi-sourires, et les regards hagards.  

Les trois parties du long-métrage ne semblent par contre pas former un ensemble et nous peinons à discerner un fil rouge. Pire : le film est dénué de toute tension si bien que les 107 minutes du métrage passent très lentement. Gloups ! 

À l'instar de sa génitrice, “Certain Women” est un film calme et réservé qu'il vaut mieux ne pas regarder un vendredi soir. Le-la spectateur-trice averti-e se délectera quant à lui-elle du jeu irréprochable de ces talentueuses actrices.

Note :
Critique : Goupil

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