The Big Sick


Après une aventure d'un soir, le comique de stand-up new-yorkais Kumail et Emily sont fous amoureux. Seul problème: Kumail cache l'existence de son amie à ses parents pakistanais très traditionnels. Ils préféreraient voir leur fils épouser une jeune fille pakistanaise. Lorsqu'Emily s'en rend compte, elle jure de ne plus jamais revoir Kumail. Mais Emily tombe soudainement malade et se retrouve dans le coma. Tandis que les médecins cherchent une solution, Kumail ne la quitte pas un seul instant, au grand désespoir des parents excentriques d'Emily. Progressivement, un lien se crée entre Kumail et les parents d'Emily, qui va totalement changer leur vie.





The Big Sick

Il y a des films sur lesquels on ne miserait pas un kopeck avant la projection et desquels on en ressort finalement avec la banane. « The Big Sick » de Michael Showalter fait partie de ceux-là. Tout droit sortie du vivier de talents qu’est le festival de Sundance, cette romcom aux allures plutôt modestes n'a strictement rien pour attirer la foule. Pas de vedette en haut de l’affiche, un inconnu derrière la caméra et un synopsis relativement classique pour une dramédie. A ma gauche, Kumail, un immigré pakistanais qui aimerait délaisser son volant de chauffeur Uber pour embrasser une carrière d’humoriste de stand-up. A ma droite, Emily, jeune femme pétillante qui suit paisiblement ses études universitaires. Entre les deux, le choc des cultures avec des parents oppressants. Et la maladie d’arriver bien vite en invitée surprise.

True story

L’histoire qui nous est contée est celle du comédien Kumail Nanjani et de sa femme Emily Gordon, tous deux scénaristes du film. Après cinq mois d’une idylle sans embûche, cette dernière, jouée par l’irrésistible Zoe Kazan dans le métrage (vue précédemment dans Ruby Sparks), coupe les ponts lorsqu’elle apprend qu’il n’ose toujours pas la présenter à ses parents pakistanais, de peur que sa famille, très portée sur le mariage arrangé, le rejette. Mais celle-ci tombe très vite malade au point d’être plongée dans un coma artificiel. Et notre comique de rester à son chevet en soutenant ses parents, brillamment interprétés par Holly Hunter et Ray Romano, tous deux touchants de sensibilité.

« On a perdu 19 de nos meilleurs gars »

Aux antipodes de la farce débilitante ou du drame tire-larmes, les deux auteurs déjouent tous les pièges qui leur pendaient au nez. Si quelques clichés sont véhiculés, comédie oblige, ils sont constamment désamorcés par un humour subtil pimenté de dialogues ciselés. L’esprit l’emporte sur le gag pour le plus grand bonheur des spectateurs. D’ailleurs, certaines vannes particulièrement osées font mouche. Comme lorsque le père d’Emily demande à Kumail son avis sur le 11 septembre et que ce dernier rétorque sur un ton nonchalant : « C’est une tragédie. On a perdu dix-neuf de nos meilleurs gars ».

Coup de cœur !

Ce second degré et cette autodérision traversent le métrage de bout en bout. Conséquence : on ne vire jamais dans la tragédie larmoyante nonobstant les situations dramatiques qui se jouent devant nos yeux. Et l’émotion de venir s’installer naturellement grâce à une mise en scène à l’avenant, sans esbroufe, qui se met au service des acteurs et du récit. Drôle et sensible à la fois, cette comédie douce-amère, joyau du cinéma indépendant américain, s’affiche comme la petite perle du moment à ne pas laisser filer. Sans conteste l’une des plus belles surprises de l’été, et même de l’année. Coup de cœur !


Note :
Critique : Professeur Grant

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