Le Retour du Héros
1809 en France. Le capitaine Neuville, grand séducteur, vient demander sa main à la jeune Pauline, sous le regard méfiant d’Elisabeth, la sœur de cette dernière. Mais Neuville est appelé au front et Pauline reste sans nouvelles. Alors qu’elle dépérit peu à peu, Elisabeth prend la plume et commence une correspondance avec Pauline, sous le nom de Neuville, faisant de lui un véritable héros de guerre. Mais le capitaine finit par réapparaître, au grand dam de la jeune femme…
I. Après
les Tuches et avant les Ch’tis
En mal de
comédie populaire franchouillarde ? Rassurez-vous, cette période voit
débarquer dans les salles obscures une kyrielle de grosses pointures made in France. Après « Les Tuches
3 » et avant la nouvelle beauferie
signée Dany Boon, « La Ch’tite Famille » attendue (ou pas) pour le 28
février, c’est au tour du tandem Laurent Tirard / Jean Dujardin de réaliser son
come-back. Deux ans après « Un homme à la hauteur », le réalisateur
du « Petit Nicolas » et l’acteur chouchou du cinéma hexagonal se
retrouvent sur « Le Retour du Héros », film d’aventure en costumes.
II. Mensonges
et trahisons, et plus si affinités…
En haut de l’affiche,
deux valeurs sûres assurent le spectacle : Mélanie Laurent et Jean
Dujardin, donc. Elle, c’est Elisabeth. Droite, sérieuse et honnête. Lui, le capitaine
Neuville. Lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Mais
en faisant de lui un héros d’opérette, cette fille de haute bourgeoisie est
devenue, malgré elle, responsable d’une imposture qui va très vite la dépasser.
Mensonges et trahisons, et plus si affinités, à l’image du titre du premier
long-métrage du metteur en scène.
III. Je
t’aime… moi non plus
Mais aussi séduction,
escroquerie et manipulation dans une guerre des sexes sans pitié. Mais avant
cela, il vous faudra vous accrocher sérieusement pour ne pas piquer du nez. Le
scénario éprouvant les plus grandes difficultés à présenter ses personnages et
à installer les enjeux. Rarement une entrée en matière fut aussi atone, mollassonne
et harassante à subir. Mais une fois le pénible premier acte passé, le
vaudeville rocambolesque peut (enfin) démarrer et le duo « je t’aime… moi
non plus » de s’en donner à cœur joie, entre coups bas, joutes verbales et
morceaux de bravoure.
IV. Une
partition taillée sur mesure
Cette paire burlesque fait
des merveilles sur une partition taillée sur mesure pour les deux comédiens. On
lui reconnaîtra d’ailleurs une savoureuse faconde comique, le récit réservant
exclusivement à ses deux protagonistes des trésors de dialogues finement
aiguisés. Malheureusement, Laurent Tirard et son co-scénariste Grégoire
Vigneron ne semblent intéressés que par
les deux personnages principaux. Ainsi, les seconds rôles passent tous à la trappe,
un crève-cœur quand on connaît le talent d’un Christian Bujeau par exemple.
V. Une
mise en scène d’une platitude confondante
Quant à la mise en scène,
on a déjà connu le cinéaste nettement plus inspiré. Une réalisation d’une
platitude anesthésiante. Il n’y a aucune recherche artistique, tout au plus des
plans éculés jusqu’à la moelle. Ceci amplifie d’autant plus la théâtralité de
cette comédie de boulevard, certes véloce, mais manquant cruellement d’ambitions
esthétiques. Le montage n’est pas toujours heureux tandis que les scènes
extérieures paraissent quelque peu cheap.
Obnubilé par son duo de comédiens, le réalisateur en oublie in fine de produire
du cinéma, estampillant son métrage pour une parfaite soirée dominicale sur TF1,
rien de plus malheureusement.
Note : ★★
Critique : Professeur Grant
Critique : Professeur Grant
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