A Simple Favor


Stephanie cherche à découvrir la vérité sur la soudaine disparition de sa meilleure amie Emily.





Dans cette rentrée cinématographique chargée, certaines productions sortent du lot. A l’image du nouveau film de Paul Feig, « A Simple Favor », qui peut se voir à la fois comme une comédie policière grinçante, un polar noir à rebondissements ou un thriller psychologique tendu. D’ailleurs, le réalisateur et sa scénariste Jessica Sharzer s’en donnent à cœur joie pour passer d’un genre à l’autre tout en veillant bien à garder une certaine cohérence à l’ensemble. Armé d’un récit à tiroirs bétonné, le tandem s’amuse à brouiller les pistes en jouant avec les faux-semblants. Stephanie, une blogueuse dynamique un peu coincée, se lie d’amitié avec l’intrigante Emily, femme fatale travaillant dans le monde de la mode. Ces deux-là n’ont rien en commun, si ce n’est l’école dans laquelle elles déposent leur enfant. Un jour, Emily se volatilise subitement dans la nature. Stéphanie cherche alors à découvrir la vérité sur la soudaine disparition de sa nouvelle meilleure amie.

Voilà le spectateur embarqué dans un jeu de piste sinueux et passionnant, surfant tantôt sur une vague d’humour décalé et sarcastique, tantôt sur un suspense haletant. Maestro de la comédie, celui à qui l’on doit les sympathiques « Freaks and Geeks », « Bridesmaids » ou « Spy » dévoile la face cachée de son cinéma et nous régale avec des situations burlesques, des gags bien vus et des dialogues ciselés. Au centre de ce délire rocambolesque, deux actrices sortent le grand jeu. A ma gauche, Anna Kendrick, délurée un peu nunuche mais plus intrépide qu’il n’y paraît. A ma droite, Blake Lively, envoûtante et mystérieuse, belle et rebelle. Nos deux charmantes comédiennes performent dans une direction artistique élégante et raffinée des plus délicieuses, donnant une touche vintage au film. Costumes, décors, bande-son (conviant le gratin de la chanson française : Gainsbourg, Hardy, Dutronc, Gall, Bardot), rien n’est laissé au hasard. C’est chic, ça claque et c’est surtout sauvagement divertissant.

Si « A Simple Favor » n’est pas sans rappeler « Gone Girl » dans son traitement, le grain satirique poussé à l’extrême en sus, il manque le savoir-faire et la subtilité d’un auteur comme David Fincher pour en faire un thriller mémorable. Un brin longuet dans son dernier acte et quelque peu prévisible nonobstant ses nombreux twists – on voit le dénouement venir à des kilomètres, cette joyeuserie n’en reste pas moins un divertissement de très bonne facture qui tranche radicalement avec la production hollywoodienne hebdomadaire. Mieux, il s’éloigne du produit formaté pour s’offrir un style singulier, surprenant et véritablement rafraîchissant. Alors, n’hésitez pas et faites le détour dans les salles obscures ! Petit coup de cœur !

Note : 

Critique : Professeur Grant

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