Arctic


En Arctique, la température peut descendre jusqu’à moins –70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise…





Mad Mads

Mads Mikkelsen est décidément un acteur prodigieux qui peut tout jouer. Avec « Arctic », qui sort le 20 mars prochain chez votre exploitant de salles préféré, le Danois ajoute une nouvelle corde à son arc. On se souvient de ses personnages de bad guy (Le Chiffre dans Casino Royale et Kaecilius dans Doctor Strange), de ses rôles exigeants dans des films d’auteur (les excellents Adams Æbler et Jagten), de son interprétation d’Hannibal Lecter dans la série homonyme ou de ses nombreuses participations hollywoodiennes (Clash of the Titans, Rogue One : A Star Wars Story). En ce début d’année, le comédien est à l’affiche de pas moins de trois métrages diamétralement différents : il joue un prêtre dans « At Eternity’s Gate » sur la vie de Vincent Van Gogh, un tueur à gage qui sort de la retraite dans le délirant et sanglant « Polar » de Netflix et un survivor de l’extrême dans ce fameux « Arctic » qui nous intéresse aujourd’hui.

Un rôle à la hauteur de son talent

Dans ce film, Mikkelsen interprète un homme claquemuré… dans l’immensité blanche de l’Arctique. Le cercle polaire est un désert glacial sis aux antipodes de toute civilisation. Dans cet environnement hostile, il interprète un homme qui lutte pour sa survie. Seule une carcasse d’avion lui permet de se protéger du froid. Avec le temps, notre héros a appris à combattre les tempêtes de neige, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va toutefois l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise. Voilà un rôle fort, physique et exigeant pour le natif de Copenhague. Un personnage à la mesure de son talent. De tous les plans, le quinquagénaire est tout bonnement époustouflant. Avec très peu de dialogues, ce dernier parvient à exprimer énormément d’émotions. Impérial avec cette interprétation habitée, l’acteur porte véritablement le film sur ses épaules.

Survival minimaliste

Ne quittant jamais son ornière réaliste, ce survival minimaliste, âpre et austère épate par sa démarche artistique des plus épurées. Esthétiquement, d’abord : le film, tourné en Islande dans des conditions météorologiques extrêmes, révèle d’indéniables prouesses techniques. Et narrativement ensuite : le jeune réalisateur brésilien Joe Penna et son coscénariste Ryan Morrison évitent l’écueil de la sur-explication et, par ailleurs, de la sur-dramatisation. Contrairement à de nombreux auteurs, le tandem ne succombe pas à l’envie de tout détailler pour ajouter des effets mélodramatiques. Ainsi, pas de flashback gratuit sur la vie antérieure du héros, ni de dialogues hasardeux pour surligner une émotion. Le duo fait confiance à son récit (et son acteur de classe mondial) sans ajouter trop d’artifices pour divertir. Et ça fonctionne. Le suspense est haletant, la tension palpable et les rebondissements savamment dosés.

Du pur cinéma !

Directement impliqué par ce que vit le héros, on ne quitte pas le grand écran des yeux. Certes, « Arctic » n’apporte rien de neuf au thriller de survie et se montre dès lors peu surprenant (frileux ?), notamment lorsque le dénouement survient. Toutefois, il a le mérite de passionner et d’offrir une expérience viscérale aux cinéphiles, lesquels sortent de la salle obscure avec encore quelques frissons. Du pur cinéma !

Note : 

Critique : Professeur Grant

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