Avengers: Endgame
Thanos ayant anéanti la moitié de l’univers, les Avengers restants resserrent les rangs dans ce vingt-deuxième film des Studios Marvel, grande conclusion d’un des chapitres de l’Univers Cinématographique Marvel.
Trois
heures de supplice
Faut-il aller voir « Endgame »
au cinéma ? Non. Sérieusement, non. Gardez précieusement vos petits
deniers. Mieux vaut rester sur « Infinity War » et accepter l’idée
que la moitié du family pack
superhéroïque gît six pieds sous terre. Car ce nouvel
« Avengers » qui débarque demain dans les salles obscures est un
calvaire pour tout spectateur qui se respecte, aficionados ou non. Et trois
heures de supplice, ça fait mal. Très mal ! Physiquement aussi… En outre,
cette grande farandole abrutit plus qu’elle ne divertit. D’ailleurs, on ressort
de la salle estourbi, titubant, avec le même goût qui nous avait gagnés à la
fin de la projection de « The Matrix Revolutions ». Un
désappointement total. Ce n’est pas seulement mauvais. C’est terriblement
mauvais et de façon spectaculaire. « Raté
de chez raté », comme dirait l’autre. Et c’est d’autant plus
incompréhensible que la première partie de ce diptyque gargantuesque se montrait
plutôt réussie. Mais oubliez la qualité du métrage de l’année passée, celui-ci
est d’une rare bêtise.
Rien
ne fonctionne
Rien ne fonctionne et
c’est en partie dû à un récit inconsistant qui s’emmêle les pinceaux avec les
nombreux personnages, les temporalités ainsi que les univers de chaque
super-héros Marvel. Mais si la narration est fastidieuse, le pire reste la
qualité des dialogues, élément qui nous a fait sortir du film à plusieurs
reprises. Et quand l’interprétation des comédiens se calque sur cette pauvreté
scénaristique, cela donne des scènes risibles au possible. Même l’humour,
autrefois amusant, tombe à plat dans cette orgie d’effets spéciaux. Mal écrit,
mal joué mais aussi très mal filmé. Anthony et Joe Russo, désormais drapés dans
les oripeaux de grands papes du blockbuster, ne parviennent pas à rendre les
enjeux crédibles et encore moins passionnants. Pis, le tandem peine à installer
un rythme à leur conclusion soi-disant épique. Le film se traîne d’entrée de
jeu avec logorrhée assommante. Les deux premières heures sont, à ce titre, d’un
ennui abyssal ! Déjà que le matériau de base est peu intéressant, si en
plus c’est réalisé avec les pieds, on ne voit pas comment on pourrait
s’émouvoir de ce qu’il se passe à l’écran.
Fan
service
D’ailleurs, les
réalisateurs cherchent constamment à nous procurer des émotions. La mise en
scène emphatique, les dialogues grandiloquents, les interprétations
solennelles, la musique pompière… ils ne reculent devant aucun artifice pour
tenter cahin-caha d’appuyer une quelconque dramaturgie. Il n’y a
clairement pas de demi-mesure ici. Ne cherchez pas la subtilité, elle s’est
barrée sur une autre planète. Complètement écrasés par la démesure du
cahier des charges et les ambitions de clôture du Marvel Cinematic Universe
(MCU), les frères Russo tentent en vain de conclure vingt-deux métrages et dix
ans de superhéros au cinéma. A ce propos, on vous conseille d’avoir la
filmographie Marvel bien en tête. Car plutôt que de s’intéresser à la conduite
du scénario et au traitement des personnages (Thor est sacrifié sur l’autel de
l’humour douteux en devenant le bouffon de service des Avengers), la paire de
réalisateurs préfère assurer le fan service avec une quantité phénoménale de
références, caméos et autres effets tape-à-l’œil gratuits.
La
Maison sans idée
On vous le répète afin
que ce soit bien clair. A la question « Faut-il se rendre prestement chez
son exploitant de salles préféré afin de découvrir le nouveau « Avengers »
au cinéma ? », notre réponse ne laisse place à aucune ambiguïté :
nein ! Sauf si votre violon
d’Ingres est le hate-watching, auquel
cas vous allez kiffer ces trois heures tant le ridicule s’invite à de nombreux
moments sur la pellicule. Il n’y a rien à sauver dans ce « Endgame » de
pacotille pétri de défauts, monstrueux plantage Marvel et assurément l’une des
pires fictions du MCU. En passant, inutile de rester indéfiniment après le
film, il n’y a pas de scène post-générique. Rien. Nada. Niente. Niks. Niets.
Nothing. Peau de balle et balai de crin ! Que dalle sur le prochain « Spider-Man :
Far From Home » (en salles en juillet) qui devrait être, aux dernières
nouvelles, la dernière production de la Phase 3 de l’univers cinématographique
Marvel. La Maison des Idées n’ayant visiblement plus d’idées…
Note : ★
Critique : Professeur Grant
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