Old Boys

 
 
Dans un pensionnat anglais pour garçons, Amberson, un élève maladroit mais imaginatif, aide le beau héros de l’école à séduire, Agnes, la fille du professeur de français invité, bien qu’il en soit amoureux lui-même. Amberson aura-t-il le courage de lui avouer ses sentiments et d’affirmer qui il est vraiment ? 


Le latin est mort. Si hoc credis, erras. Nombreux sont les films qui font usage de cette langue ancienne. Nous pensons évidemment aux adaptations de l’œuvre de J. K. Rowling sur grand écran. Expecto patronum, Wingardium Leviosa, Lumos, Accio, Finite Incantatem, et tant d’autres ! Bien que « Harry Potter » semble être une exception, certains réalisateurs font le pari de ponctuer leurs films de citations latines. Wes Anderson en a presque fait une trademark. C’est aussi le cas de Toby MacDonald avec « Old Boys ».

« Old Boys », c’est avant tout une collaboration outre-Manche. Le réalisateur anglais s’est en effet adjoint les services de notre compatriote Pauline Etienne (admirable Amélie dans « Tokyo Fiancée »).

Révélation de la série « The End of the F***ing World » et aperçu en jeune Alan Turing dans « The Imitation Game », Alex Lawther est le pensionnaire d’un internat réservé exclusivement aux garçons. Réservé, chétif et timoré, Amberson subit sa scolarité plus qu’il n’en jouit. L’arrivée d’Agnès – la fille du nouveau professeur de français sur le campus – va le voir évoluer en une figure proche de Cyrano ; sa confiance en lui ne lui permettant clairement pas de déclarer sa flamme à cette fille française. C’est d’autant moins évident quand la devise du bahut est : Viriliter Age (agir avec virilité).

En Anglais, ceux qu’on appelle Old Boys désignent les anciens élèves du primaire/secondaire. Au son des batteries militaires de Cauldermount, un curieux sport est joué : streamers (de l’anglais stream : ruisseau)., un sport aux règles farfelues qui aurait très bien pu sortir de l’imaginaire de Roald Dahl. Puisque nous parlons de cet auteur, impossible de ne pas relever les hommages au cinéma de Wes Anderson. À commencer par le nom du héro : Amberson. Et puis, il y a Nicholas Rowe, qui en 2019 ressemble plus au cinéaste à qui l’on doit « Fantastic Mr Fox » qu’aux traits du jeune Sherlock Holmes qu’il incarna jadis.

Avec ses devises latines, ses musiques instrumentales, son humour pince-sans-rire, son goût prononcé pour la langue française, ses citations shakespeariennes, « Old Boys » n’a rien à envier aux réalisations du maître du genre (W.A.). Il y a même un petit côté Jean-Pierre Jeunet qui n’est somme toute pas déplaisant.

En regardant « Old Boys », une triple sensibilité est perceptible : celle du personnage principal, de l’acteur interprétant Amberson, et enfin de l’homme derrière la caméra. « Old Boys » est une comédie ambitieuse qui traite du harcèlement scolaire, du sens du dépassement, de la bravoure et du sens du sacrifice, le tout sans rire du bout des dents !

Goupil (Relecture par Choupette)

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