Fourmi
Le jeune Théo, surnommé « Fourmi », aimerait redonner de l’espoir à son père, Laurent, un grand gaillard solitaire et désabusé par la vie. L’occasion se présente quand Théo est sur le point d’être recruté par un grand club de foot anglais. Finalement non sélectionné car jugé trop petit, Fourmi n’a pas le cœur d’imposer une déception de plus à son père. Il se lance alors dans un mensonge qui va rapidement le dépasser…
Microcosmos
Coup de projecteur sur «
Fourmi », réalisé par Julien Rappeneau (fils de l’auguste Jean-Paul), avec
François Damiens en tête d’affiche. L’histoire, en deux mots ? Le jeune Théo,
surnommé Fourmi à cause de – on vous le donne en mille – sa taille, n’aspire
qu’à redonner de l’espoir à son père, Laurent, un grand gaillard solitaire,
souvent aviné car désabusé par la vie. L’occasion se présente quand le jeune
footballeur est sur le point d’être recruté par le mythique club anglais
Arsenal. Finalement non sélectionné car jugé… trop petit - c’est ballot !
-, notre petit insecte n’a pas le cœur d’imposer une déception de plus à son
papa. Il se lance alors dans un mensonge gros comme une maison qui va
rapidement le dépasser…
Comme
une allure de téléfilm dominical
On ne va pas se mentir,
avec un synopsis pareil, on ne misait pas grand-chose sur ce film. Et, de fait,
notre impression ne nous a pas trahis. Julien Rappeneau, qui nous avait
pourtant charmé avec son premier long-métrage Rosalie Blum, semble ignorer
toute la filmographie de Papa Jean-Paul. Qualité de la mise en scène, finesse
d’écriture, caractérisation des personnages, étude du rythme, la filiation ne
se fait pas directement voire pas du tout. Par contre, Fiston Juju s’avère
connaître sur le bout des doigts les près de cent épisodes de Joséphine, Ange
Gardien. Filmé et écrit comme un téléfilm dominical prêt à concurrencer
n’importe quelle daube à la Camping Paradis, Fourmi est surtout une fiction qu’on
a vue et revue des millions de fois sur le grand écran comme sur la petite
lucarne.
Damiens
sauve les meubles
Mais si d’originalité, il
n’en est point question dans cette dramédie
dégoulinante de bons sentiments, il faut tout de même souligner les
interprétations solides d’un casting irréprochable. Avec un personnage taillé
sur mesure, notre François L’embrouille national fait montre de toute l’étendue
de son talent comique et dramatique, aussi à l’aise dans les scènes humoristiques
que dans les séquences où l’émotion vient poindre le bout de son nez. Notons
encore les excellentes performances de Lætitia Dosch mais surtout de la petite
graine de champion Maleaume Paquin (le Rémi Sans Famille de décembre dernier,
c’était lui), lequel se défend plutôt bien devant la caméra. André Dussollier
et Ludivine Sagnier, quant à eux, assurent le minimum syndical avec des rôles
très peu écrits.
Tout
le monde il est beau…
Si vous êtes un
inconditionnel des films avec des enfants, si vous n’en avez cure de deviner
toute l’histoire après dix minutes de métrage, si vous êtes archi fan de
François Damiens et que vous ne loupez rien de son actualité, alors, oui, sur
un malentendu quasiment incompréhensible, vous risqueriez d’apprécier ce
produit formaté tout public qui vous prend par la main, vous caresse dans le
sens du poil et vous dit que « tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil ». Avec son récit sans aspérité et cousu de fil blanc, ses dialogues
mièvres et parfois ronflants, son happy end téléphoné ainsi que sa réalisation
plate voire insipide, « Fourmi » n’a pas grand-chose à vous offrir. Si ce n’est
un divertissement bas de plafond particulièrement niais. Si vite consommé, si
vite oublié.
Note: ★
Critique: Professeur Grant
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