The Hummingbird Project



Deux cousins new-yorkais font équipe dans les affaires. Leur rêve : devenir riches grâce à la construction d'un câble de fibre optique allant du Kansas au New Jersey. Mais leur ancien patron va vouloir contrecarrer leurs plans...




I. The Cable Guys

David contre Goliath dans l’univers impitoyable du trading à haute fréquence. Voilà, en substance, le pitch de « The Hummingbird Project » qui sortira demain dans les salles obscures. Deux nerds unis par des liens du sang bossent dans les affaires à Wall Street. Leur rêve : devenir riches grâce à la construction d’un câble de fibre optique allant du Kansas au New Jersey. Ce qui impose de creuser un tunnel de 1.600 kilomètres de long. Une parfaite ligne droite qui se moque des métaux, rivières, marécages, montagnes…

II. La vélocité de l’information

Objectif : accéder aux cotations boursières en seize millisecondes, soit une milliseconde plus vite que tous les concurrents. Autrement dit, le battement d’ailes d’un colibri. D’où le titre du métrage. Avec le Graal en ligne de mire: cinq cents millions de dollars par an. « Time is money », comme dirait l’autre. Cela, c’est si tout se déroule sans anicroche. Mais, il y a un hic de taille : leur ancien employeur compte bien leur mettre des bâtons dans les roues…

III. Capitalisme outrancier

Si, aux premiers abords, la thématique ne se montre pas très sexy pour le tout-regardant et encore moins cinématographique, le réalisateur québécois Kim Nguyen (Rebelle) parvient à surmonter cette gageure en dynamitant son récit d’un dosage habile de comédie, de drame et de suspense. D’un sujet pressenti comme aride voire rébarbatif, ce dernier en tire une fiction rythmée et limpide qui fonctionne sur deux niveaux : le divertissement et la réflexion. Le metteur en scène se permettant de poser un regard un chouïa critique sur notre société moderne, ultralibérale et prête à toutes les démesures pour augmenter le profit, quitte à perdre raison.

IV. Salma Hayek en roue libre

Servi par un tandem d’acteurs irréprochables (un Jesse Eisenberg toujours en mode verbomoteur tandis que le dégingandé Alexander Skarsgård nous offre une performance à contre-emploi), le film aurait pu marquer les esprits s’il n’y avait pas l’interprétation caricaturale de Salma Hayek accompagnée de sa dégaine de Cruella d’Enfer avec sa chevelure peroxydée. Constamment dans le surjeu, l’Américano-mexicaine cabotine et étouffe toutes ses scènes.

V. De bonne tenue

Hormis cette regrettable erreur de casting, malgré une mise en scène sans relief et nonobstant un ventre mou dans le troisième acte, cette production belgo-canadienne s’affiche in fine comme un thriller technologique de bonne tenue, à la fois intéressant et prenant. En somme, recommandable sans être indispensable.

Note : 

Critique : Professeur Grant

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