Les Traducteurs
Isolés dans une luxueuse demeure sans aucun contact possible avec l'extérieur, neuf traducteurs sont rassemblés pour traduire le dernier tome d'un des plus grands succès de la littérature mondiale. Mais lorsque les dix premières pages du roman sont publiées sur internet et qu'un pirate menace de dévoiler la suite si on ne lui verse pas une rançon colossale, une question devient obsédante : d'où vient la fuite ?
I. D’où
vient la fuite ?
Claquemurés dans un
château sans aucun contact possible avec le monde extérieur, neuf traducteurs
venus des quatre coins du globe sont réunis dans une pièce pour traduire le
dernier tome d’un des plus grands succès littéraires du moment. Une mesure
exceptionnelle organisée par l’éditeur pour contrer le piratage informatique.
Mais lorsque les dix premières pages du roman parviennent à fuiter sur la toile
et qu’un hacker menace de dévoiler la suite des aventures si on ne lui verse
pas une rançon que d’aucuns qualifieraient de « rondelette », une question obsédante se pose sur toutes les
lèvres : d’où vient la fuite ?
II. Europudding
Huit ans après le
réjouissant « Populaire », romcom
de plutôt bonne facture, Régis Roinsard retourne derrière la caméra pour un
nouveau long-métrage. Changement de registre cette fois-ci, le Normand
s’attaque au thriller filandreux. Devant l’objectif, un casting international
quatre étoiles dans lequel on reconnaît les Français Lambert Wilson, Frédéric
Chau et Sara Giraudeau mais aussi l’Italien Riccardo Scamarcio (Loro), l’Ukrainienne
Olga Kurylenko (Quantum of Solace), la Danoise Sidse Babett Knudsen
(L’Hermine), l’Anglais Alex Lawther (The End of the Fuck*** World) ou encore l’Espagnol
Eduardo Noriega (Abre Los Ojos).
III. Un
scénario ? Non, un galimatias !
Résultat ? Si le
pitch est alléchant, l’exécution, elle, est lamentable. Préparez-vous à vivre
une véritable purge. Une abomination cinématographique ! La faute à un
scénario abscons rédigé à trois mains gauches. Un amphigouri grossièrement rédigé
à coups d’incohérences ridicules, de rebondissements invraisemblables et de
révélations improbables. C’est pataud, lourdaud même. Bref, on n’y croit pas
une seule seconde. Les protagonistes ? Parlons-en ! Les personnages
n’en sont pas. Juste des caricatures grotesques incarnées par des acteurs en
roue libre qui débitent péniblement des dialogues surécrits.
IV. L’Entente
cordiale
A ce titre, la Palme ultime
revient au tandem franco-anglais de saltimbanques: Lambert Wilson en fait
des caisses tout comme Alex Lawther en fait des tonnes. Entre ces deux-là, on
dira que l’entente est cordiale, les deux surjouant à qui mieux mieux pour
s’octroyer la statuette du meilleur histrion de la distribution. Allez, bon
seigneur que nous sommes, on vous refile le prestigieux « Etron d’Or »
(récompense maison) du pire jeu de comédien à chacun. C’est cadeau ! Merci
qui ? Quant à la mise en scène, il ne faut rien attendre de l’ami Régis.
Cette niaiserie est filmée avec des moufles. C’est-à-dire sans panache et sans
idée.
V. « C’est
vraiment la caca, la cata, c’est la… catastrophe ! »
Quand on vous dit que
rien ne fonctionne dans ce pénible (trop long-)métrage. Et quand ça ne va pas…
ça ne va pas ! Même la composition musicale orchestrée par le Japonais Jun
Miyake nous fait saigner des esgourdes. On ignore si l’objectif de Régis est de
réveiller les morts (impossible de piquer un somme devant l’écran, on s’est
pourtant efforcé de tomber dans les bras de Morphée… en vain) ou de surligner exagérément
les situations au gros marqueur noir, mais on n’a rien entendu de plus
assourdissant depuis les cuivres hystériques du dernier « Transformers ».
Vous dire que ça fait mal !
VI. Mort
de rire !
« Quelle
déveine ! », se dit-on en sortant du cinéma. Un quasi-navet comme on
en a rarement subi. En mal d’histoires sinueuses prenant des chemins de
traverse et autres détours avec une mécanique parfaitement huilée ? On a
exactement ce qu’il vous faut : optez pour le brillant « Knives
Out » signé Rian Johnson. Vous avez de la chance, il est encore projeté
dans les salles obscures. Frais, gouleyant et autrement plus original que ce
nanar. Une daube qui a fait sienne la devise de la couronne anglaise (Honni
soit qui mal y pense) et qui, du coup, ose citer sans l’air d’y toucher le
« Murder on the Orient Express » d’Agatha Christie…
Mort de rire ! Sacré Régis !
Note : ★
Critique : Professeur Grant
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