Watchmen

Tulsa, Oklahoma, de nos jours. Il y a 3 ans de cela, un groupe de suprématistes blancs appelés «La septième Cavalerie» s’est attaqué à tous les policiers de la ville ainsi qu’à leurs familles. Afin de protéger leur identité depuis cette attaque poétiquement surnommée «La Nuit Blanche» les policiers portent désormais un bandana jaune afin de conserver leur anonymat. Profondément marqués par cette nuit tragique, Angela Abar et le chef de la police de Tulsa, Judd Crawford, décident d’enquêter de concert sur ce groupuscule et ses adeptes. 


N’avez-vous jamais rêvé de voir Jeremy Irons chevaucher un noble équidé sur fond de Prokofiev ? C’est désormais possible avec la série « Watchmen ». Pas fana de musique classique ? « Watchmen » a tellement plus à offrir !

« Watchmen », la série, n’est pas le reboot mais la séquelle du film de Zach Snyder (2009) inspiré du roman graphique d’Alan Moore et de Dave Gibbons publié en 1986. Un certain Damon Lindelof (« Lost », « The Leftovers ») se cache derrière ce come-back réussi et original (ce générique !).

Watchmen, c’est un peu le pendant « réaliste » des séries de super-héros. Ici, tous les héros ne sont pas invincibles. La série met en avant les faits et gestes d’héros écorchés. L’ambiguïté morale n’est jamais très loin de leurs actions. Les showrunners vont loin dans la psychologie du « vengeur masqué » et nous forcent à nous interroger sur la manière nous nous sentons à propos des personnes qui portent des masques pour protéger leur identité. « Watchmen » s’érige alors en critique de la fantaisie des super-héros traditionnels en montrant que la réalité est bien souvent plus sombre et complexe que la fiction.

À l’écran, beaucoup d’étoiles montantes (Regina King en tête ; vue dans « If Beale Street Could Talk », « Ray » ou encore « Jerry Maguire ») sont secondées par des pointures telles que Jeremy Irons et Don Johnson (plus besoin de présenter ces deux-là).

À cela s’ajoute une BO grisante (Bob Dylan, Simon& Garfunkel, Jimi Hendrix, Queen, The Troggs, KISS, etc.) fort proche de l’esprit de celle du film éponyme. 

In fine, « Watchmen » est une série à l’identité forte. Le contexte historique (guerre du Vietnam), les personnages complexes, les enjeux politiques et philosophiques mettent en exergue toute la noirceur du récit. Graphiquement parlant, c’est plutôt dark aussi. Les scénaristes s’attaquent à des sujets difficiles (le racisme, le suprémacisme blanc, etc.), s’autorisent des bonds dans le temps et s’en sortent encore avec les honneurs.

« Watchmen » fonctionne comme un test de Rorschach : tout le monde aura une interprétation ainsi qu’une appréciation différentes. En ce qui nous concerne, nous attendons la saison 2 de pied ferme !

Goupil

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