Netflix Chronicles: Chapter 6ix





Coronavirus, Covid-19, confinement, déconfinement, épidémie, pandémie, récession, marasme économique, crise sanitaire, financière, sociale, masque, gel hydroalcoolique, experts, épidémiologistes, virologues… Des mots utilisés quotidiennement dans les médias qui peinent parfois à démêler le vrai du faux dans leurs reportages. Les nouvelles et autres fake news se chassent les unes les autres dans un tintamarre assourdissant. Pour s’extraire de ce vacarme aliénant et éviter la surinformation, certains se sont rappelés au bon souvenir des plateformes de streaming. L’occasion ou jamais de « watcher » voire « binge-watcher » ces films et séries estampillés de la phrase « je les regarderai quand j’aurai le temps ».

Si d’aucuns, parmi l’aréopage cinéphilique, pensaient que Netflix allait enfin pouvoir damer le pion aux studios hollywoodiens avec des œuvres qualitatives (les récents The Irishman, Marriage Story, The Two Popes, Dolemite is My Name), ceux-ci doivent admettre que ce n’était au final qu’un effet de manche pour parader face à l’industrie durant la saison des cérémonies pré-Oscars. En témoigne le peu d’œuvres intéressantes à se mettre sous la dent en ce début d’année. Tellement, qu’en ces temps de confinement, on s’est notamment offert une séance de rattrapage d’anciennes productions qui végétaient au fin fond de notre liste (Shimmer Lake, The Night Comes For Us).

Au programme cette fois-ci ? Des petites pépites sorties de nulle part par-ci (Uncut Gems, El Hoyo), quelques longs-métrages qui valent le coup d’œil par-là (Hogar, The Red Sea Diving Resort) et surtout une palanquée de téléfilms qui ne valent pas mieux que leur statut de film-catalogue (Always Be My Maybe, Otherhood), ce nouveau chapitre des pérégrinations télévisuelles du Professeur Grant sur Netflix est à l’image de l’offre cinématographique proposée par la fameuse plateforme de contenu. Ainsi, le géant américain ne peut faire taire ceux qui affirment qu’il y a bien là une stratégie axée davantage sur l’approvisionnement quantitatif que sur la sélection qualitative. « Bon(s) » film(s) !




Uncut Gems (4/5)
Le quatuor Safdie’s/Scorsese/Khondji signe une dramédie pessimiste haletante dans laquelle Sandler, «hénaurme», excelle en loser magnifique.




El Hoyo (4/5)
Un premier effort radical pour G.-Urrutia qui livre une critique sociale aussi percutante que sordide, à mi-chemin entre Cube et Snowpiercer



The Red Sea Diving Resort (3/5)
Sans atteindre l’excellence d’Argo, le film a le mérite de lever le voile sur un sujet méconnu. Et il le fait avec une belle efficacité.



Hogar (3/5)
Malgré quelques facilités scénaristiques, ce thriller psychologique mené tambour battant capte votre attention sans jamais la laisser partir



Shimmer Lake (3/5)
Un polar à rebrousse-poil aussi décapant qu’ingénieux dans le récit. La rencontre improbable entre le Memento de Nolan et le Fargo des Coen.



Spenser Confidential (2/5)
La fine association Peter Berg/Marky Mark de retour avec un récit aux ficelles trop apparentes que pour surprendre. Polar fun mais oubliable



Lost Girls (2/5)
Il n’y a rien à retenir de ce téléfilm quelconque lourdement handicapé par une intrigue policière peu mémorable. Amy Ryan sauve les meubles.



The Night Comes for Us (2/5)
Face au mètre étalon Raid 2, ce succédané faiblard et peu subtil (scénario, interprétation) fait bien pâle figure. Gareth Edwards, reviens !



Otherhood (2/5)
Un thème peu exploité qui méritait mieux que ce récit inconséquent. Reste un trio d’actrices en grande forme pour assurer le divertissement 



Always Be My Maybe (2/5)
Romcom on ne peut plus convenue écrite avec un poil dans la main. A peine retiendra-t-on les séquences avec un Keanu Reeves à contre-emploi.


Bonus de dernière minute



Coffee & Kareem (2/5)
Cet hommage parodique aux buddy movies de Walter Hill est d’une facilité (et d’une trivialité) déconcertante qui arrache à peine un sourire.


- Professeur Grant -

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