Sound of Metal

 


 


Ruben et Lou, ensemble à la ville comme à la scène, sillonnent les Etats-Unis entre deux concerts. Un soir, Ruben est gêné par des acouphènes, et un médecin lui annonce qu'il sera bientôt sourd. Désemparé, et face à ses vieux démons, Ruben va devoir prendre une décision qui changera sa vie à jamais.

 

Percutant comme les solos du batteur incarné à l'écran par Riz Ahmed (« Rogue One » pour ne citer qu’un film), « Sound of Metal » a créé la surprise au Festival International du Film de Mons. Sorti en 2019 aux US, le film a ENFIN trouvé son chemin vers nos écrans. Mieux vaut tard que jamais. 

On ne voit pas souvent de films comme « Sound of Metal ». Le réalisateur - Darius Marder - a coécrit le script avec son frère musicien. Projet inachevé du cinéaste Derek Cianfrance avec qui Marder avait écrit « The Place Beyond the Pines » il y a près de dix ans, "Sound of Metal" aurait très bien pu ne jamais voir le jour. 

Riz Ahmed y est magistral. Il tient là sa meilleure interprétation à ce jour en passant aisément de l’incrédulité totale à la colère noire. En outre, Ahmed a du apprendre le langage des signes. Et ce n'est pas rien. Le thème de l’addiction n’est jamais très loin. Preuve en est la façon de parler et les tics de Ruben (joué par Ahmed). Olivia Cooke délivre une prestation convaincante et engagée.

On n’entend pas souvent de films comme « Sound of Metal ». Il faut aussi compter sur la prouesse du sound designer Nicolas Becker  - à qui l’on devait déjà le travail sur l’excellent « Arrival ». Le compositeur parvient à transposer la perte d’ouïe à l’écran. Et l'ensemble de la production de gagner en réalisme. 

« Sound of Metal » est une éloge au rock punk, à la surdité, et à la paix intérieure qu’on trouve parfois dans le silence des lieux de retraite. Drame bouleversant, le film sonne comme une parabole sur le besoin de mordre la vie à pleines dents. Pourvu que « Sound of Metal » fasse beaucoup de bruit et rencontre son public ! 

 

Goupil

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