Netflix Chronicles: Chapter Eleven

 


Around The World

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Inde, la Corée du Sud, l’Australie, pour ce onzième chapitre de ces « Netflix Chronicles », la plateforme de streaming nous emmène aux quatre coins de la planète cinématographique. Et ce n’est pas un hasard car, bonne nouvelle, la désormais incontournable maison de diffusion d’œuvres audiovisuelles investit de plus en plus dans les productions originales locales, ce qui nous permet d’avoir accès à des contenus internationaux inédits et du coup à des cultures différentes. Un bon point pour le diffuseur qui doit clairement ambitionner ce créneau s’il ne veut pas se faire rattraper par les autres géants du marché, actuellement à la traine sur ce terrain. Suivez mon regard : Disney+, Amazon Prime Video, Apple TV+…

Think Global, Act Local

Ne nous emballons pas non plus, car Netflix reste claquemuré dans une logique purement marketing qu’on pourrait aisément résumer en reprenant l’expression « Think global, act local ». Si les fictions proposées s’avèrent régionales, on retrouve toujours la même méthode foutraque de fabrication de longs-métrages propre à la multinationale, soit la minimisation incompréhensible du rôle pourtant essentiel du producteur. Ce poste fondamental de superviseur créatif est toujours réduit à néant par la société de Los Gatos qui se repose, à tort, derrière l’argument (on ne peut plus séduisant pour les cinéastes) de la liberté totale laissée aux auteurs, ignorant par-là que tous ces créatifs ne sont pas formés pour devenir des experts dans la production. Les idées, c’est bien. Un regard, c’est mieux.

Sorry !

Ceci explique pourquoi vous avez toujours le même arrière-goût saumâtre quand vous venez de vous mater un film labellisé Netflix, même lorsque celui-ci vient d’une contrée exotique. Une certaine forme d’uniformisation dans le cahier des charges qui empêche les œuvres d’exploiter concrètement leurs spécificités locales. Heureusement, certains métrages échappent à cette logique et parviennent malgré tout à faire valoir leurs différences et c’est alors un bonheur pour le spectateur qui a l’agréable impression d’être tombé sur une pépite d’or inespérée. Comme une aiguille dans une botte de foin, sauf que l’aiguille en question a l’éclat d’un diamant. C’est rare, beau, inattendu et "ça fait plaiz!". Mais, on ne va pas vous donner de faux espoirs, il n’y en a pas dans les 25 fictions mini-critiquées ci-dessous. Sorry !



Le Dernier Mercenaire (1/5)

Charhon se repose sur une pléiade de comiques, un JCVD en mode autodérision et croit naïvement que ça suffira à nous décrocher un sourire.



Oxygen (2/5)

Dix ans après le suffocant « Buried », Aja s’essaye au trip claustro. Sans l’audace ni la maestria de Cortès. Mélanie Laurent sauve la mise.



Kate (2/5)

Si la naïveté des scénaristes confine à la bêtise dans cette johnwickerie du pauvre, la mise en scène fait mouche. Winstead faisant le job.



Love & Monsters (2/5)

C’est totalement convenu et sans surprises mais le bestiaire original et le personnage principal parviennent à rendre le tout distrayant.



Thunder Force (0/5)

L’archétype archétypal de la comédie d’action loupant sa cible sur les deux tableaux : humour consternant et batailles de pacotille. Risible



Seungriho (2/5)

Passablement foutraque et lourdingue, ce space opera pêchu mais interminable ne sait quoi faire de son trop-plein d’idées et d’ambitions.



Army of the Dead (2/5)

Cinéaste surcoté, Snyder revient au film de zombies avec un nanar de luxe aussi indigent qu’indigeste. Mieux vaut revoir Dawn of the Dead.



La Nuée (2/5)

Si on lui reconnaît volontiers un regard de cinéaste, on aurait aimé que Philippot se montre plus subtile dans son récit cousu de fil blanc.



The Guilty (3/5)

Remake plutôt fidèle du film danois qui n’apporte strictement rien au matériau d’origine. Les maigres changements s’avèrent superfétatoires.



The Woman In The Window (2/5)

A l’instar de l’héroïne, le film se traine et éprouve toutes les peines du monde à intriguer. Wright se loupe. N’est pas Hitchcock qui veut.



The White Tiger (3/5)

Traversé par un humour noir au vitriol, ce thriller satirique évoque le déterminisme social en Inde avec un ton cinglant voire dérangeant.



News of the World (2/5)

Aussi inspiré que son titre français, Greenglass passe totalement à côté de son sujet et n’offre in fine qu’un road movie convenu et déjà vu



Pieces of a Woman (3/5)

Avec ses allures de bombe lacrymogène, le film empoigne d’emblée le spectateur sans toutefois éviter quelques lourdeurs symboliques.



The Dig (4/5)

Stone convoque le naturalisme cher à Malick et l’élégance formelle d’Ivory dans un mélo so british porté avec justesse par Carey Mulligan.



Malcolm & Marie (3/5)

Un huis clos somptueux et tenu malgré un dernier tiers qui s’enlise dans une logorrhée assommante et des considérations peu passionnantes.



Penguin Bloom (2/5)

Un mélodrame feutré sans ruissèlement de bons sentiments, certes, mais qui pèche malgré tout par un manque flagrant d’ambitions narratives.



Moxie (2/5)

Le ton et l’énergie de Phoeler et son casting ne comblent pas l’inanité de la formule convenue du teen movie. Cela manque terriblement d’aspérités !



He’s All That (1/5)

Si le film de 1999 n’était pas d’une folle originalité, cette suite improbable possède encore moins d’atouts à faire valoir. Mauvaise idée !



Good On Paper (1/5)

Une romcom paresseuse comme Netflix les aime tant. On sauve l’une ou l’autre saillie mais, pour le reste, circulez, il n’y a rien à voir !



Yes Day (0/5)

Réalisation inexistante, scénario poussif, gags grotesques, erreur de casting (Ramirez et son regard atone)… Préférez Yes Man avec Carrey !



En Passant Pécho (0/5)

Ce film est au cinéma ce que Aya Nakamura est à la langue française. A peine février qu’on a déjà trouvé la daube de 2021. Gênant pour eux.



Attack of the Hollywood Clichés ! (2/5)

En se contentant d’empiler fissa les clichés sans les prendre à-bras-le-corps, Brooker expose les limites de sa démarche. Drôle mais futile.



Death to 2020 (4/5)

Brooker nous rend jouasses avec ce documenteur sardonique. Au menu: une rétro persifleuse emplie d’ironie qui flingue à tout-va. Désopilant!



My Octopus Teacher (3/5)

Ce n’est pas tant les belles images qui nous poursuivent à la fin du générique, mais bien la qualité d’écriture. Impudique mais authentique.



Schumacher (3/5)

Sans atteindre la qualité d’écriture de Senna, référence dans le genre, ce doc est toutefois une honnête évocation de la carrière de Schumi.


Bonus de dernière minute


The Mitchells vs The Machines (4/5)

Ode aux weirdos, hymne à ceux qui sortent du moule, diatribe corrosive sur nos sociétés connectées, gags désopilants, créativité débridée.

- Professeur Grant -

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