Uncharted

 


Nathan Drake, voleur astucieux et intrépide, est recruté par le chasseur de trésors chevronné Victor « Sully » Sullivan pour retrouver la fortune de Ferdinand Magellan, disparue il y a 500 ans. Ce qui ressemble d’abord à un simple casse devient finalement une course effrénée autour du globe pour s’emparer du trésor avant l’impitoyable Moncada, qui est persuadé que sa famille est l’héritière légitime de cette fortune. Si Nathan et Sully réussissent à déchiffrer les indices et résoudre l’un des plus anciens mystères du monde, ils pourraient rafler la somme de 5 milliards de dollars et peut-être même retrouver le frère de Nathan, disparu depuis longtemps… mais encore faudrait-il qu’ils apprennent à travailler ensemble.



Development Hell

Non, vous ne rêvez pas. C’est bien l’affiche du long-métrage « Uncharted » que vous voyez placardée à chaque coin de rue de la capitale. Après une pré-production catastrophique démarrée en 2010 durant laquelle le film, empêtré dans ce qu’on appelle dans le jargon cinématographique le « development hell » et sa valse des réalisateurs et acteurs attachés au projet, n’a pu s’extraire de son état de projet hasardeux, l’adaptation du jeu vidéo débarque enfin dans les salles obscures. Et les gamers, chauffés à blanc, se montrent pantelants de joie car, en somme, cela tient presque du miracle. Exit Mark Wahlberg, initialement prévu dans la peau de Nathan Drake, et David O. Russell, un temps envisagé derrière la caméra, c’est finalement Tom Holland qui s’installe dans le costume du héros.

Spidy, Marky Mark et Venom

Oui, encore lui. Vous n’y échapperez pas, on le voit partout. Après avoir joué les monte-en-l’air dans le dernier « Spiderman », le Britannique renoue avec l’action dans un rôle musclé taillé sur-mesure. Ne vous en faites pas pour Marky Mark, ce dernier change de personnage et roule des mécaniques sur un ton badin derrière les belles bacchantes (ne bougez pas durant le générique) de Victor « Sully » Sullivan. Ensemble, les deux acteurs forment un tandem dysfonctionnel sympathique, à défaut d’être charismatique, impliqué dans une chasse au trésor rocambolesque. Quant au poste de metteur en scène, il échoue à l’exécutant Ruben Fleischer, connu des geeks pour son diptyque « Zombieland » et des fans de comics pour avoir donné vie sur grand écran à un « Venom » de sinistre mémoire.

Moyen de gamme

Qu’en écrire ? Pas d’originalité du côté du scénario, absence de créativité au niveau de la mise en scène, carence d’inventivité dans la direction artistique. « Uncharted » remplit son cahier des charges à la lettre, mais n’en fait pas davantage. Pas moins. Et surtout pas plus. Juste le minimum syndical du blockbuster moyen de gamme, mais qui, au regard du reste de la production sombrant toujours plus dans la série B voire Z, fait plutôt bonne figure. Anodin et superficiel, ce grand spectacle d’aventure survitaminé n’affiche aucune ambition si ce n’est celle de vous distraire. Toutefois, ce pis-aller a la politesse de ne pas vous prendre tout votre temps, fait suffisamment rare de nos jours ; les tentpole movies contemporains alignant sans raison valable les deux heures vingt ou trente.

Plus proche de Benjamin Gates que d’Indiana Jones

Ici, en moins de deux heures, l’affaire est dans le sac, l’historiette est pliée avec son lot de scènes d’action over the top, mais parfois brouillonnes, son quota de punchlines censées esquisser un sourire sur votre visage sans oublier sa légère touche de suspense discount. Un divertissement bancal mené tambour battant qui se contente d’être efficace et qui ne s’encombre d’aucune prétention, hormis celle d’être suffisamment lisse que pour attirer le grand public et amasser les billets verts. Car, comme vous vous en doutez, Sony voit en cette licence vidéoludique une nouvelle saga cinématographique. Si le désir est d’afficher la même réussite qu’un Indiana Jones, le résultat de cette adaptation au petit pied semble plus proche d’un Tomb Raider ou d’un Benjamin Gates.

On n'demande qu'à en rire

Loin de nous l’envie de jouer les mauvaises langues, mais ce « Uncharted » sans aspérité, sans génie et sans saveur ne propose que très peu de cinéma, subissant le syndrome du serpent qui se mord la queue : le film adapte un jeu vidéo lui-même fortement inspiré par le septième art. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’il y a plus de créativité cinématographique dans la franchise éditée sur PlayStation que dans ce métrage poussif. Fleischer et ses sbires n’essayent même pas d’élever le niveau : dialogues éminemment niais, vilain de pacotille (Antonio Banderas totalement sous-exploité), pléthore d’invraisemblances, incohérences à foison… Inutile de chercher, le ridicule n’est jamais loin et s’offre à vous de la plus drôle des manières. Ne vous surprenez pas à pouffer de rire… quand il ne faut pas !

Note : 

Critique : Professeur Grant

Commentaires

Articles les plus consultés