Top Gun: Maverick

 


Après avoir été l’un des meilleurs pilotes de chasse de la Marine américaine pendant plus de trente ans, Pete “Maverick" Mitchell continue à repousser ses limites en tant que pilote d'essai. Il refuse de monter en grade, car cela l’obligerait à renoncer à voler. Il est chargé de former un détachement de jeunes diplômés de l’école Top Gun pour une mission spéciale qu’aucun pilote n'aurait jamais imaginée. Lors de cette mission, Maverick rencontre le lieutenant Bradley “Rooster” Bradshaw, le fils de son défunt ami, le navigateur Nick “Goose” Bradshaw. Face à un avenir incertain, hanté par ses fantômes, Maverick va devoir affronter ses pires cauchemars au cours d’une mission qui exigera les plus grands des sacrifices.



Top Gun 2 : jeu, set et match

Le public ne s’y est pas trompé. Avec plus d’un milliard de dollars amassés au box-office mondial et des critiques dithyrambiques émanant de toutes parts, « Top Gun : Maverick » figurera incontestablement parmi les grands vainqueurs de l’été dans la rude compétition qui oppose les blockbusters soigneusement usinés au sein des studios hollywoodiens. Et même si nous ne sommes qu’à l’aube de la saison estivale, on voit mal quel prétendant pourrait venir le détrôner de son piédestal en réalisant ce fameux coup double public/critique qui fait tant baver les majors.

Copie conforme

Pourtant, il n’y a rien d’original à épingler dans cette copie conforme de l’original. Cette suite a été pensée comme un miroir, reprenant tous les éléments mythiques qui ont sacralisé le métrage de 1986 et l’ont établi au rang de film culte. Lisez plutôt : les thèmes musicaux du compositeur Harold Faltermeyer, l’emblématique Kawasaki, le retour du F-14 Tomcat, l’antagonisme entre deux pilotes aux tempéraments diamétralement différents, le match torse-poil homo-érotique sur la plage (le volley cédant la place au rugby), la romance très collection Harlequin (exit Kelly McGillis, bienvenue Jennifer Connelly), sans oublier le charisme Kilmerien de Val, dont le handicap a été intégré au scénario pour une scène caméo réussie.

Caresses mémorielles

Mais, on le sait, aujourd’hui, ce n’est plus la singularité d’une intrigue ou d’un concept qui attire le tout-regardant, mais bien les caresses mémorielles. Celles qui vont dans le sens du poil, qui confortent et vous rappellent au bon souvenir de l’apprenti cinéphile que vous étiez. Ces petits câlins qui vous font vous sentir bien. Une vague nostalgique qui vous dit : « C’était quand même vachement bien avant, pas vrai ? ». D’où le déferlement de « film-doudou » chez les exploitants de salles. Si ce deuxième volet regarde constamment dans le rétroviseur, il prend soin de ne pas larguer le spectateur vierge du premier volet, faisant bon usage du flash-back.

Le grand frisson

Si le récit ne vous apporte pas l’émotion, l’image, elle, vous donne le grand frisson. Joseph Kosinski, réalisateur d’une autre sequel, « Tron : Legacy », entend bien vous procurer la même expérience que celle offerte par feu Tony Scott (à qui il rend hommage avec l’un ou l’autre plan signature) au mitan des années quatre-vingt, lequel avait quelque peu révolutionné le cinéma d’action. Sa mise en scène vertigineuse agrémentée de séquences de combats aériens à couper le souffle et de plans renversants vous hérissent le poil et vous font décoller de votre siège.

Shoot d’adrénaline

Un véritable shoot d’adrénaline qui était inscrit dans la note d’intention du cinéaste : privilégier un rendu réaliste via un tournage physique. Ce qui signifie une approche quasiment artisanale du septième art avec une logistique particulièrement lourde, laquelle a accompagné les comédiens qui ont directement pris place dans les avions. Outre un entraînement intensif et une formation de pilote, ils ont également dû apprendre à filmer et à cadrer tout en jouant leurs dialogues, le réalisateur ne pouvant s’installer dans le cockpit. Ce qui donne une forme authentique salvatrice à ce grand huit, à l’heure des produits standardisés ou marvélisés vomis par les chaînes de production de la Mecque du cinéma.

Un divertissement spectaculaire d’une redoutable efficacité

S’il est vrai que le scénario, balisé et particulièrement convenu, joue une partition connue d’avance et qu’il n’ambitionne nullement de vous surprendre, le récit a la politesse de ne pas en faire des caisses et de ne pas basculer dans la surenchère. Et le cinéphile de lui en être reconnaissant. Le film a parfaitement compris ce qu’il est et ne tente pas de vous vendre autre chose. Soit un divertissement spectaculaire, honnête et généreux, rondement mené, d’une redoutable efficacité et parfaitement calibré pour l’été.

Aucune mission n’est trop dure…

Une superproduction taillée pour le grand écran possédant, en sus, la carrure pour rallier à la fois les mordus frappadingues de la première heure et les nouvelles pupilles abreuvées de pop culture. Quant à l’increvable Tom Cruise, fidèle à lui-même, le sexagénaire défie le temps et prouve que la nature n’a pas d’emprise sur sa personne. Il nous tarde déjà de le retrouver sur la toile dans les deux prochaines missions (impossibles, cela va sans dire) d’Ethan Hunt. Mais vous connaissez la chanson, « aucune mission n’est trop dure, car l’ami Tom Cruise, il assure ! » Rendez-vous est pris l’année prochaine !

Note : 

Critique : Professeur Grant

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