Avatar: The Way of Water

 


Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, AVATAR : LA VOIE DE L’EAU raconte l'histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu'ils endurent.



Avatar, treize ans après

Cinéma total, film monde, claque technologique et plastique, James Cameron, taille patron, vous invite à redécouvrir la planète Pandora et à vivre une expérience sensorielle inouïe, tout en veillant bien à mettre à l’amende les autres réalisateurs de blockbusters hollywoodiens. Treize ans après le choc visuel et esthétique Avatar, la première suite de ce qui s’annonce comme une saga-fleuve de cinq métrages donne raison au cinéaste : la patience paie. Tout du moins d’un point de vue qualitatif. Si les résultats au box-office ne sont pas encore garantis, nul doute que ce deuxième opus ravira déjà tous les aficionados de la première heure.

De 7 à 77 ans

Si le premier volet s’intéressait au couple formé par l’ex-marine Jake Sully, et la Na’vi Neytiri, ce nouvel épisode, qui se déroule une décennie plus tard, s’attache à leur famille et aux enfants qui la composent. Face à une menace venue des étoiles qui va bientôt se transformer en écocide, la petite tribu n’a d’autres choix que de fuir et se cacher aux confins de leur territoire, auprès d’une peuplade maritime avec qui elle devra apprendre à cohabiter. Conte écologique, fable humaniste, épopée fantastique, récit initiatique, The Way of Water s’affiche surtout comme un divertissement familial riche en émotions fortes et généreux en rebondissements et scènes d’action. De quoi offrir au tout-regardant - de 7 à 77 ans, comme le dit la formule consacrée - un grand huit de science-fiction décomplexée à nul autre pareil.

De quoi rester coi

En plus d’être meilleur que l’original tout en étant une fiction qui se contient, avec un début et une fin, Avatar : la voie de l’eau, dans la langue de Molière, s’avère être la superproduction la plus belle, la plus audacieuse et la plus impressionnante en termes de spectacle cinématographique que l’on ait vu ces dix dernières années. Soyez prêts à vous prendre une claque démentielle, le (très) long-métrage de 3h12 va vous en mettre plein les mirettes ! Comme à l’accoutumée, les artisans du studio de post-production néo-zélandais Weta (la récente trilogie Planet of the Apes) ont élevé le niveau d’excellence jusqu’à atteindre des sommets paroxysmiques. Leur travail sur les effets spéciaux est, à ce titre, prodigieux et vaut à lui seul le déplacement. Une performance artistique qui sera à coup sûr récompensée lors de la prochaine cérémonie des Oscars, ceux-ci venant de tuer tout suspense concernant la statuette des meilleurs effets visuels.

« Allons, un peu de sérieux ! »

Ecrivons-le sans ambages, le résultat sur la grande toile laisse pantois. De quoi faire prendre conscience au grand public de l’incommensurable fossé technologique qui sépare cette œuvre des « marvelleries » qui ne cesse de pulluler dans les salles obscures. Cameron dira d’ailleurs à ce propos : « Thanos ? Allons, un peu de sérieux. Vous avez vu « Avatar 2 ». Thanos ne lui arrive pas à la cheville ! On ne joue pas dans la même cour. » Dixit. On ne peut pas lui donner tort. En vérité, nous sommes restés ébaubis d’admiration jusqu’à la fin de la projection. Que ce soit le travail sur l’animation de l’eau, les textures de peau, la motion capture (mention spéciale à Sigourney Weaver, 73 ans, qui hérite du meilleur rôle et parvient, par son interprétation tout en sensibilité, à nous donner l’illusion qu’elle est… une adolescente Na’vi !) ou encore la lisibilité des scènes d’action, le rendu graphique est tout simplement bluffant. Cette sensation d’être spectateur d’une avancée technologique majeure ne nous est plus arrivée depuis… Treize ans ?

A voir en HFR…

Si le papa de Terminator, Titanic et Abyss a mis autant de temps à accoucher de son nouveau bébé, c’est tout simplement parce qu’il voulait derechef révolutionner l’expérience des spectateurs sagement assis dans leur fauteuil, seau de pop-corn en main. Après avoir vanté les mérites du tridimensionnel dans les années 2010, ce dernier promeut cette fois-ci le High Frame Rate (HFR). En substance, ce format permet de projeter un nombre plus élevé d’images par seconde à l’écran. Pour ce faire, le Canadien a utilisé des technologies spéciales permettant de tourner quarante-huit images par seconde, ce qui est deux fois plus rapide que la vitesse à laquelle nous sommes habitués depuis les années 20.

… et IMAX 3D !

Verdict ? Cette technologie assure une qualité 3D plus fluide et plus propre avec des visuels ultra réalistes. Si le HFR sublime l’image et augmente l’immersion dans l’histoire, le système nous a déjà montré par le passé qu’il possède ses limites. Souvenez-vous, il y a pile-poil dix ans, lorsque Peter Jackson lançait le premier volet de sa trilogie The Hobbit, on avait la désagréable impression de regarder une telenovela. Un ressenti totalement absent dans cette suite d’Avatar. Avec le VFR (Variable Frame Rate, version upgradée du HFR), Cameron s’amuse à varier la fréquence d’image par seconde en fonction des plans et des séquences. Objectifs : favoriser l’accoutumance du spectateur et assurer une lisibilité totale de la trois dimensions. Une 3D toujours aussi ambitieuse, tant dans le relief que dans la profondeur de champ. In fine, pour que la fantasmagorie soit parfaite, nous vous conseillons de découvrir le film en IMAX 3D qui est, selon nous, le format idoine pour renforcer l’immersion.

Must-see

Evidemment, toutes ces technologies combinées (IMAX 3D HFR) ont un coût : en sus du prix du ticket de cinéma, un supplément de 8€ vous sera demandé. Le tarif peut ainsi grimper à plus de 20€ chez certains exploitants. Même si le montant prohibitif peut faire peur, nous vous conseillons de vous l’offrir, quitte à réduire la voilure sur vos autres sorties. Car ces qualités techniques, argument phare de la campagne promotionnelle, sont au service de l’histoire et renforcent, voire décuplent, l’émerveillement. Ainsi, vous vivrez cette odyssée intensément et au plus près des protagonistes. Au programme : une plongée renversante, en apnée, dans le monde aquatique enchanteur de Pandora, peuplé d’un bestiaire marin impressionnant. L’ensemble est baigné dans une direction artistique flamboyante et relevé par une composition musicale envoûtante. La magie de la mise en scène, conjuguée à la poésie des images, achève de faire de cette fresque SF captivante le rendez-vous cinématographique incontournable de cette fin d’année.

Et quelques peccadilles aussi

Cela émis, tout n’est pas parfait. On épingle ainsi une trame narrative quelque peu bancale pénalisée par des faiblesses scénaristiques : dialogues simplistes et fonctionnels, manichéisme caricatural, thématiques lourdement appuyées, raccourcis boiteux, longueurs superfétatoires et autres facilités. On regrette également l’absence d’humour et surtout une issue on ne peut plus prévisible. Mais rien de très dommageable en fin de compte. Des peccadilles au regard du roller coaster qui nous est offert. Car si on compare Avatar : The Way of Water au reste de la production hollywoodienne contemporaine, cette sequel s’avère cent fois plus sidérante et stimulante que les dernières aventures superhéroïques subies au cours de ces dernières années.

Wait & See

Treize ans de patience, écrivions-nous en début de critique. Ce qui était devenu une Arlésienne, au fil des années, est aujourd’hui une réalité. Avec ce deuxième épisode, James Cameron s’impose encore un peu plus comme un auteur majeur du cinéma populaire, l’un des seuls capables d’offrir un travail d’orfèvre au niveau industriel. Son savoir-faire virtuose épate à chaque plan et ne nous donne qu’une envie : d’être fin 2024 pour découvrir le troisième chapitre. Treize ans de patience, ça valait sacrément le coup d’attendre !

Note : 

Critique : Professeur Grant

Commentaires

Articles les plus consultés