Close

 


Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu'à ce qu'un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…



Lukas Dhont, la confirmation d’un talent noir-jaune-rouge 

Lukas Dhont et le Festival de Cannes, une fabuleuse histoire d’amour qui ne faiblit pas. Quatre ans après avoir secoué la Croisette dans la section parallèle « Un certain regard » et décroché la Caméra d’or récompensant le meilleur premier film avec son imparable chef-d’œuvre « Girl », le jeune prodige flamand s’est derechef illustré en glanant cette année le Grand Prix pour « Close ». Et parvenant, par la même occasion, à relever la gageure de la deuxième œuvre tant redoutée par les artistes. Ou quand la révélation se mue en confirmation. 

Boys

L’histoire, toute simple, tient de la chronique adolescente. Inséparables, Léo et Rémi, 13 printemps au compteur de la vie, se considèrent comme meilleurs amis. Une évidente complicité les lie. Mais cette amitié fusionnelle se détériore lorsque le tandem débarque en humanité. Les autres élèves font notamment des insinuations sur leur relation. Peu à peu, Léo prend ses distances avec Rémi qui ne comprend pas pourquoi son copain de toujours le met à l’écart. Une situation difficile à vivre pour chacun qui va aboutir à un événement tragique. 

Cinéaste de l’intime 

Cinéaste de l’intime, Dhont fait à nouveau montre d’une belle virtuosité dans ses choix de mise en scène. Une réalisation subtile et sensible qui laisse énormément de place à l’expression des émotions. Comme dans son précédent métrage, le trentenaire opte davantage pour les images et les ambiances plutôt que les dialogues et les explications. A travers une direction d’acteur parfaitement maîtrisée, ce dernier travaille les postures, la gestuelle, les non-dits, les regards ainsi que les silences pour mieux rendre compte des tourments qui hantent ses protagonistes. 

Prestations bouleversantes 

Des rôles parfaitement campés par deux paires de comédiens d’une impressionnante justesse. Le duo de garçons à la veille de l’adolescence tout d’abord, Eden Dambrinne et Gustav De Waele, tous deux soufflants de vérité nonobstant la complexité des sentiments traversés par leurs personnages (l’amitié amoureuse, le deuil impossible, le poids de la culpabilité). Sans oublier les figures maternelles entourant les jeunes héros, interprétées par Emilie Dequenne et Léa Drucker, lesquelles offrent des prestations bouleversantes.

Joli mélo

Une deuxième copie réussie donc pour Lukas Dhont qui parvient à déjouer le défi du deuxième film tout en dessinant une belle continuité dans son cinéma et ses thématiques de prédilection, ce qui fait de lui un auteur à part entière. Dommage toutefois qu’il ne soit pas parvenu à donner un second souffle à sa narration dans le dernier tiers. On voit très bien où le réalisateur veut nous amener et certaines scènes redondantes n’aident pas à maintenir le suspense d’un récit cousu de fil blanc. Un déficit d’enjeu qui n’entrave en rien la vision de ce mélodrame à la fois beau et sensible.

Note : 

Critique : Professeur Grant

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